• Bernard SEGALAS-TALOUS

    Bernard SEGALAS TALOUS, instituteur, né le 28 octobre 1897 est fils d'un gardien de l'administration pénitentiaire. Il n'est pas né dans la Tarn et Garonne, mais dans les Pyrénées Atlantiques d'où sont originiares les SEGALAS-TALOUS. Sa soeur Rose, elle aussi institutrice est née à Villeneuve sur Lot.

    La plupart des documents que j'ai trouvé sur lui sont déposés aux AD82 T 106 : son dossier d'instituteur aux . Celui-ci a probablement était conservé parce qu'il a eu une certaine importance à Montauban (vous le découvrirez par la suite).

    Il a suivi le parcours classique d'un bon élève dont les parents ne pouvaient financer des études au Lycée.

     


    C'est un élève qu'on pourrait qualifier de "brillant". Il sort 1er sur 13 élèves de l'Ecole Normale en juillet 1915, avec les appréciations qui suivent:

     

    caractère, conduite et tenue: du sérieux et de bonnes dispositions sous des dehors un peu espiègles. conduite bonne. tenue parfois négligée

    intelligence, travail, instruction: intelligence vive, jugement assez sûr quand la réflexion ne fait pas défaut. Travail soutenu et méthodique. Instruction très complète. Très bon élève dans les divers ordres d'études.

    valeur pédagogique: Peu d'expérience encore, mais autorité à peu près suffisante. un sentiment assez exact des difficultés de l'adaptation pédagogique. Zèle très actif, un peu impatient par moment.

     

    En conclusion: "peut faire un très bon maître " Le Certificat est délivré le 15 août 1915. Il a alors 17 ans.

    Mais le parcours n'est pas fini, il faut obtenir ensuite le CAP (Certificat d'Aptitude Pédagogique)

    Je n'ai pas trouvé de fiche matricule militaire le concernant. En 1920, il a du compléter une fiche de mobilisation

    où il transmet des éléments concernant ses états militaires:

    Il est mobilisé le 11 janvier 1916, alors qu'il est instituteur stagiaire à Septfonds.

    -du 11 janvier 1916 au 15 avril 1919 en Algérie comme caporal

    -du 16 avril 1919 au 20 mai 1919 en Tunisie

    -du 21 mai 1919 au 30 octobre 1919 en Syrie où il est nommé sergent.

    Aussitôt dégagé de ses obligations militaires, il demande à reprendre ses fonctions d'instituteurs dès sa libération. Ne sachant pas quels postes sont libres  il se "met à la disposition de l'administration sans manifester aucune préférence"  

     

    Il est nommé dans diverses écoles comme instituteur stagiaire: Saint Antonin, Septfonds (en remplacement de Mr Cabrit), en février 1920 il remplace Mr Delbreil décédé à Septfonds, le 1er novembre, il est à Molières..

    Ce n'est que le 27 novembre 1920 qu'il pourra passer son CAP dans une école de Montauban, une classe de Cours Moyen de 40 inscrits et 37 présents ce jour là.

    3 personnes sont dans sa classe pour observer une leçon de grammaire (notée 14/20, une leçon de géogrphie, notée 12/20), une leçon d'orthographe (notée 12/20) et une leçon de lecture (notée 14/20)

     

    Jeune instituteur actif et consciencieux

    Monsieur Ségalas Talous a fait preuve de solides qualités pédagogiques. Il deviendra un très bon maître. Il n'aura pour cela qu'à bien marquer toujours les limites des leçons et à bien mettre au travail au niveau de son autorité.

    Il mérite le CAP   

     

    Enfin, en 1921, il est nommé à l'école de Saint Antonin, à la suite de Mr Martel qui est parti à la retraite.

    Le 29 mars 1921, il épouse à Montauban une jeune institutrice Hélène Marie Louis ALAUX (fille d'un auxilaire de la Compagnie des Chemins de Fer d'Orléans).

    En octobre 1922, ils sont tous les deux à l'école de Lunel près de Lafrançaise.

    Et suivent tous les rapports d'inspection (1923, 1926, 1928, 1929, 1930, 1931). On y voit grandir leur fils André (né à Montauban en 1924)... Les rapports sont toujours très élogieux et la "fameuse note" progresse régulièrement de 14,5 à 17,5). 

    Je relève aussi quelques détails sur les écoles

    ainsi en 1926 à Lunel:

    En 1930, ça ne s'est pas arrangé

    Je lis "soupe scolaire". Cette soupe ne peut se faire qu'en hiver lorsque le poele de la classe est allumé. Ma grand-mère me racontait qu'il en était ainsi pour mon grand-père qui était alors instituteur à Lafrançaise au même moment. Les enfants ou l'enseignant portaient des légumes pour "monter" la soupe et  une marmite était posée sur le poële, toute la matinée. Pour remercier l'instituteur, on lui offrait de temps en temps un poulet par exemple. C'était la cantine de l'époque

    Enfin, en 1931

    Entre temps, Bernard Ségalas-Talous est devenu secrétaire de section syndicale. Le 21 octobre 1930, il adresse une demande d'autorisation d'absence à son inspecteur pour sa participation à un congrès syndical à Paris les 1 et 2 novembre (samedi et dimanche) et une autorisation pour le 3. 

    Voici ce que l'inspecteur communique à l'Inspecteur d'Académie 

    Le train de Paris arrive à Montauban vers 7h 30 et l'autobus de Lafrançaise quitte Montauban à 9h. Mme Ségalas talous devra assurer le service des 2 classes (sous-entendu que son mari arrivera un peu en retard)

     

    En 1933, le couple obtient sa mutation pour l'école de Villebourbon. Ils se retrouvent avec des connaissances

    Brégal,,Artis, Verdié).

     

    inspection 1933

    Inspection 1937

     Le 30 novembre 1938*, il fait partie des enseignants grévistes et reçoit comme ses autres collègues.

    En application de la loi du 17 juillet 1940, il doit déclarer sur l'honneur que son père est de nationalité française

     En 1943, il devient professeur de mathématiques au cours complémentaire à l'Ancien Collège.

    Je ne l'ai pas trouvé sur le site "Mémoire des Hommes"  comme Résistant, mais j'ai trouvé son fils André.

    En 1945, il est élu maire de Montauban aux élections municipales. Il n'est pas réélu en 1947. (voir sa fiche Maitron)

    En 1951, il se présente aux élections législatives.

     

    Il ne sera pas élu.

    Une rue de Montauban porte son nom depuis 1986 (il est décédé à Montauban en 1984, 2 ans après son épouse).

    Il manque la lettre "s" à Talous, y compris sur le site de la mairie  

     

     

     les instituteurs durant la guerre de 14-18

     

    *La fin du Front populaire

    À partir de 1938, alors que les menaces de guerre exacerbent les tensions, le Parti radical au pouvoir abandonne le Front populaire, appuyant la politique de revanche patronale : la répression s’abat sur les militants politiques et syndicaux.

    Ainsi, de futurs “45000” sont sanctionnés pour leur participation à la grève du 30 novembre 1938, lancée par la CGT pour protester contre la remise en cause de certains acquis de 1936, notamment la semaine de 40 heures. Plusieurs d’entre eux sont licenciés et inscrits sur des “listes rouges” patronales qui les privent de travail. Beaucoup sont également fichés par la police française à cette occasion et leur participation à cette grève, mentionnée dans leur dossier, sera retenue par les Allemands parmi les motifs justifiant leur désignation comme otages communistes.

    http://www.memoirevive.org/1938-1941-une-repression-syndicale-et-politique-ininterrompue/

    Yahoo!

  • Commentaires

    1
    damaggio
    Dimanche 6 Février 2022 à 17:13

    Bravo pour ce travail. Je n'ai jamais consulté de telles archives qui semblent très riches. cordialement jean paul damaggio

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