• François RIGAIL de LASTOURS

    En novembre 1882, Marcel Sémésies fait une rencontre à Paris:

     

    A la gare de Lyon, je rencontrai un Montalbanais, François Rigail de Lastours. Je pus causer une demi-heure avec ce grand garçon mince, fin, brun, énergique et séduisant.Il prenait un train de banlieue pour aller déjeuner avec un ami.Il m'annonça qu'il en avait assez de la morne vie française: il venait de faire un premier voyage rapide au Zambèze et il faisait des démarches pour partir au Congo avec l'expédition de Savorgnan de Brazza. Il avait bien l'âme  d'un haut aventurier. Il me laissa sous le charme de sa personne et de sa parole.

    Marcel Sémézies Mémoires de ma vie et de mon temps p 103 

     

     

       

    le 26 mai 1855, nait à Montauban, à 3 heures du matin promenade des acacias (actuelles allées Mortarieu), Jacques Marie François Rigail de Lastours, fils d'Antoine Paul Léonce Rigail de Lastours, propriétaire et de Laure Delort, en famille surnommée Pauline Antoinette.

    Il est l'aîné de trois soeurs: Charlotte Emma Marguerite (1857), Berthe Charlotte Suzanne (1859), Julie Charlotte (1860)  

     

     

    C'est  la maison de naissance de François Rigail de Lastours. Une plaque sur la façade l'indique.

    Je connais cette maison, ma mère y a eu son bureau, il y a quelques années. 

     

     La famille possède également une belle propriété à Réalville, le château de Lastours.

    C'est à partir de Jean Dominique (1774-1857) que le patronyme Rigail de la famille se transforme en Rigail de Lastours.

    Les trois soeurs de François naîtront à Réalville. On peut supposer que les enfants y ont été élevés.

     

    fiche patrimoine 

    Cette famille Rigail est une très ancienne famille de Montauban, une famille que l'on retrouve dans les registres protestants.

    J'ai rapidement reconstitué la généalogie de cette famille, mais j'ai vu plus d'élements ici

    Comme beaucoup d'anciennes famille protestantes de Montauban, certaines branches ont migré (Irlande, Pays-Bas...) fuyant les persécutions, d'autres ont essayé de "se fondrent" dans la vie montalbanaise et sont restées. C'est le cas des éléments de la famille de François Rigail de Lastours

    François & X ?

     

    Géraud & Marie DUMONS

    bourgeois

     

    Jacob 1677- &1704 Marthe LAFRETE

    marchand Villebourbon

     

    Isaac 1709- & Marie ARIBERT

    négociant Villebourbon

     

    Jacques 1748-1818 &1773 Suzanne GARRISSON

    conseiller de préfecture, ancien conseiller secrétaire du Roi au parlement de Paris

     

    Jean Dominique 1774-1857 & Elisabeth GRENUS

    propriétaire - conseiller à la Préfecture

    chevalier de la légion d'honneur

     

    Antoine Paul Léonce 1820- &1853 Laure Pauline Antoinette DELORT 1829-1871

    propriétaire avocat

     

    Jacques Marie François 1855-

    Charlotte Emma Marguerite 1857-

    Berthe Charlotte Suzanne 1859-

    Julie Charlotte 1862-1950

    A noter aussi que la mère de François est née à l'île Maurice en 1829 (noté dans son acte de mariage). Son père négociant (lui aussi chevalier de la Légion d'Honneur) a du voyager. (J'ai remarqué que le décès Laure DELORT avait été déclaré par François Nazon notaire, c'est le frère d'Henri Nazon sur lequel j'ai fait un article il y a quelques temps)

    François Rigail de Lastours perd ses parents : sa mère en mai 1871 est veuve. A 16 ans, lui et ses soeurs sont orphelins. J'ai noté dans l'acte de naissance de sa soeur Suzanne, la présence de "Charles Théophile Delort * propriétaire de 25 ans habitant à Alger en ce moment à Lastours". Ce Charles Théophile est dans la base Léonore. En décembre  1873, dans un courrier qu'il envoie au grand Chancelier de la Légion d'Honneur, il mentionne l'adresse 5 rue du Moustier à Montauban, non loin de la maison Rigail de Lastours. 

    Je trouve dans ce document http://www.annales.org/archives/x/rigail/rigail.html où je lis:

    Les premières études se firent au lycée de Montauban jusqu'aux baccalauréats qui furent conquis brillamment. Aussi les maîtres n'hésitèrent pas à conseiller la préparation à l'École polytechnique. C'est le départ pour Paris, c'est-à-dire la séparation d'avec ses sœurs que la nature affective de François de Lastours sentit profondément. Il continue ses études à Sainte-Barbe et se présente en effet à Polytechnique. Admissible à l'écrit, il est éliminé à l'oral. Il ne se décourage pas et affronte les examens si ardus de l'École des Mines. Il est reçu dans un rang supérieur. La lettre de nomination est datée de Versailles, 27 octobre 1876.

    Devenu ingénieur des mines vers 1879, il revient en province, à Agen, manifestant quelques hésitations dans sa carrière. Il écrira, plus tard  : « Ces deux ans ont été les plus perdus et par suite les plus mauvais de ma vie ». Les aspirations généreuses de notre héros n'étaient pas satisfaites. La destinée vint bientôt lui ouvrir une autre voie, celle de l'Afrique.

     Je vous laisse lire les documents mis en lien, pour ne m'arrêter que sur la dernière expédition de François Rigail, celle  que mentionne Marcel Sémézies au début de cet article. En 1885, je sais qu'il est "délégué du Ministère de l'Instruction Publique dans le Haut Ogooné (Congo) pour la mission française de l'ouest-africain.

    J'en profite pour rajouter une grande carte que j'ai essayé de photographier (elle est postérieure à cette date)


    collection personnelle

     

    François Rigail de Lastours est en mission avec les frères Jacques et Pierre Brazza dans la région qui correspond à L'Ancien Congo sur la carte. L'Europe est à cette époque en train de conquérir des territoires. 

    Pierre de Brazza 

     

    Pierre Brazza, né en Italie est naturalisé français.  Il entre à l'école navale de Brest, en sort enseigne de vaisseau. Il effectue plusieurs missions.

    Il a obtenu son diplôme de capitaine au long cours pour demeurer dans la Marine Nationale. Avec l'appui de Léon Gambetta et Jules Ferry et des fonds propres, il monte plusieurs expéditions.

     

    En 1884 François Rigail de Lastours est installé à Madiville  qui est la plus jeune « colonie » fondée par De Brazza. Elle a besoin d’être aménagée. Et surtout pacifiée. 

      Il fait construire des bâtiments en brique, trace la future ville et crée des plantations. Cette œuvre colossale l’épuise en même temps que ses allers et retours sur l’Ogooué. En janvier 1885, il est épuisé. Totalement. Il veut des congés. Pierre Savorgnan de Brazza lui recommande d’attendre puisque les efforts de De Lastours ont suscité un grand intérêt et la Légion d’honneur lui est promise. Il est aussi pressenti pour conduire une importante mission en Afrique pour agrandir le territoire congolais. source: https://memoiresauveblog.wordpress.com/2017/03/06/francois-rigail-de-lastours-le-souvenir-dun-colon-au-coeur-du-gabon/

    Assis, de gauche à droite : Jacques de Brazza, Pierre de Brazza, Pecil. Debout, au centre : François Rigail de Lastours.

    source:  http://www.annales.org/archives/x/rigail/rigail.html

     

    De Lastours s’enferme chez lui. Ses forces l’abandonnent et lui abandonne ses chantiers. Il écrit à son oncle bienveillant : « Je vais mourir. Rien ne me sortira d’ici pour ramener à vous. Rien ne me me ramènera à mes sœurs Charlotte, Maguérite et Suzanne qui prendraient bien soin de moi. J’imagine le chagrin que ma mort va leur provoquer ». Le 14 juin, François de Lastours est un homme amaigri, les yeux sortis des orbites, les lèvres asséchées, la barbe sale. Le 30 juin 1885, Jacques Marie François Rigail de Lastours s’éteint. 

    Il est inhumé le même jour, dans l’après-midi en présence de Jacques de Brazza, le Dr Ballay et son fidèle compagnon du poste Devey. Le lieu choisi est « une colline qui domine les houles de la forêt tropicale et où l’on entend les clameurs ininterrompues de l’Ogooué ». Sa tombe est faite de briques rouges.

    https://memoiresauveblog.wordpress.com/2017/03/06/francois-rigail-de-lastours-le-souvenir-dun-colon-au-coeur-du-gabon/

     

     

     

    base Léonore

     

    plaque de marbre apposée sur sa maison natale à Montauban

     

    Une ville du Gabon porte son nom

    La ville, qui était un comptoir lors du commerce triangulaire, fut d'abord connue sous le nom Mandji. Elle fut renommée en Madiville en 1883, puis finalement en 1886, elle prit son nom actuel en hommage à François Rigail de Lastours.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Lastoursville

     

    Martine

    * Quelques recherches sur cette famille Delort 

    les parents de François Rigail de Lastours se sont mariés à Bordeaux. Il faudrait faire des recherches plus approfondies sur cette famille Delort qui a l'air d'avoir le "goût des voyages"

     

    CM RIGAIL de LASTOURS X DELORT

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  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Septembre 2019 à 13:51

    une autre partie de la généalogie de François Rigail de Lastour

    Jacob DUMONS  notaire Montauban
    Marie RIGAUD 
    |
    Marie DUMONS 
    &1675 
    Géraud RIGAIL 
    |
    Jacob RIGAIL 1677- 
    &1704 
    Marthe LAFRETE 
    |
    Isaac RIGAIL 1709- 
    Marie ARIBERT 
    |
    Jacques RIGAIL 1748-1818 
    &1773 
    Suzanne GARRISSON 1749- 
    |
    Jean Dominique Marie RIGAIL DE LASTOURS 1774-1857 
    Elisabeth Stéphanie GRENUS †1833 
    |
    Antoine Paul Léonce RIGAIL DE LASTOURS 1820-1863 
    &1853 
    Laure Pauline Antoinette DELORT 1829-1871 
    |
    Jacques Marie François RIGAIL DE LASTOURS 1855-1885 

    2
    Carel van aarle
    Lundi 24 Janvier 2022 à 20:07

    Madame, Monsieur,

    Le grand-père et la grand-mère de ma femme ont vécu et travaillé aux Lastours à Réalville après 1930. La famille de Groot est originaire des Pays-Bas. Cela vous est-il connu ? Les locataires pensent de la Famille à cette période ?

    J'aime avoir de tes nouvelles

    Cordialement Carel van Aarle. à Dongen Pays-Bas

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