Je lisais dernièrement "Mémoires de ma vie et de mon temps" de Marcel Sémézies. C'est une mine pour retrouver quelques "célébrités" tarn et garonnaise entre 1858 et 1935.
Marcel Sémézies s'est marié avec la demoiselle Marie Sophie "Ernestine" GAIRAL de SÉRÉZIN en 1887. Il tient de sa famille deux maisons: une, allée Mortarieu et une autre à Beausoleil. Son épouse ne peut se satisfaire de ces maisons là pour la vie mondaine à laquelle elle aspire à Montauban. Marcel Sémézies réalise alors "le funeste achat" (c'est ainsi qu'il en parle) d'une demeure en bas de la côté de l'Hermitage (actuellement boulevard Hubert Gouze). Elle baptisera cette maison "les Anthémis" en souvenir d'une villa de la côte d'Azur. Pour attirer la "bonne société montalbanaise", il fallut même y construire un terrain de tennis.
"Ainsi je fus lentement amené à la ruine pour mener une vie et faire des choses contraires à tous mes désirs et à tous mes goûts" écrit Sémézies.
En 1901, il veut mettre un terme à cette vie mondaine qui ne le satisfait pas, la dame le quitte, il fait démolir le terrain de tennis et restera jusqu'à sa mort en 1935 dans cette maison. N'ayant plus les moyens de l'entretenir, il assiste impuissant à la décrépitude des lieux, la grange, le pigeonnier, les murs d'enceinte...
Je connais vaguement la localisation et surtout, j'ai une photo dans le livre. Ayant à passer l'après midi à Montauban, j'entrepris de chercher la dernière demeure de Marcel Sémézies.
Ce fut toute une "aventure", surtout parce que j'avais embarqué ma mère de plus de 80 ans, se remettant d'une lourde opération. Mais il fallait qu'elle fasse de la marche et je prévoyais de me garer non loin de l'endroit.
|
Pour commencer, ne pas compter se garer au bord de la route. Sur la photo, il y a peu de circulation, mais c'était loin d'être le cas. Je trouve alors une rue dans le quartier Beausoleil. |
La voiture est garée (point jaune sur le plan), et nous commençons la descente vers l'avenue (tirets rouges). Je prends quelques repères visuels, j'imprime le nom d'une rue des fauvettes au passage et j'entends ma mère dire "Costes" un peu plus loin. |
image google maps
Et nous voilà devant un grand chantier en cours, entièrement clôturé...
En passant l'objectif de l'appareil photo à travers les mailles du grillage, je parviens à faire cette photo. Voici ce qu'il reste des Anthémis. En comparant les deux photos, il n'y a aucun doute. |
Je ne vois pas le pigeonnier "Montauriol" (classé Monument Historique) qui devrait se trouver non loin de là.
|
et voici ce qu'il y aura bientôt dans le parc des Anthémis: les résidences Emeraude et Olympe de Gouges. Que deviendra la maison? Je ne sais pas... |
Et vous savez ce qui est arrivé ensuite? On ne se moque pas...
Je ne retrouvais pas ma voiture.
Dans ma mémoire "rue des fauvettes" était devenue "rue des alouettes" (suite à mes lectures du jour aux AD82). Je cherche avec mon téléphone rue des alouettes Montauban, et ça m'envoie à Labastide Saint Pierre (pour le plus près). Rue des fauvettes, c'était la bonne direction, mais ce n'était pas le nom de la rue où retrouver ma voiture... Une bonne heure d'errance avant de la retrouver, la nuit commençait à tomber...
Tout ça pour illustrer un article sur Marcel Sémézies que je n'ai pas fini de mettre en page.
Lors des inondations de 1930, la maison de Marcel Sémézies s'est trouvée encerclée par les eaux du Tescou. Il a perdu une partie de ses livres les plus précieux qui étaient au rez-de-chaussée. Dans le livre de ses mémoires, il y a son récit de l'épisode.
On aperçoit le Tescou en bas à gauche de la photo, qui disparaît ensuite dans les arbres. |
Martine