Dominque BOYER est maître chirurgien à Montauban lorsqu'il épouse Marthe DAGNIAN, fille de David, marchand.
AD82 en ligne, registre du Consistoire
Fabienne détenait un "trésor" dans les registres de Jean Vignarte, notaire à Montauban qu'elle a photographiés et relevés : il s'agit des testaments de Marthe DAGNIAN.
Le premier est dans le registre 5 E 1644
2 juin 1706, après midi, à Montauban dans la maison de la testatrice
Marthe DAGNAN, veuve du sieur Dominique BOYER, maître chirurgien du dit Montauban
Considérant la fragilité de cette vie et l’incertitude de l’heure de la mort, de son bon gré a fait et ordonné son testament nuncupatif et dernière disposition de ses biens en la forme et manière qui suit En premier lieu a prié Dieu, en toute humilité de lui pardonner tous ses pêchers […] Lorsque son âme sera séparée de son corps qu’il lui plaise la recevoir en son repos éternel […] voulant qu’après son décès son corps soit enseveli et que ses honneurs funèbres soient faites ainsi qu’il sera ordonné par ses héritiers bas nommés […] |
En 1706, le culte protestant est interdit. Mais on peut percevoir dans les formulations des testaments que la personne pratique toujours la religion réformée : aucune allusion à la vierge Marie et les héritiers n'ont aucune consigne précise.
La testatrice déclare que « le dit feu Boyer, son mari, sortit du royaume pour fait de religion, il y a environ 21 ans, ayant laissé la testatrice chargée de plusieurs enfants et de dettes. Elle a payé pour près de 8000 livres. Elle entend que son hérédité soit confondue avec celle de son mari et n’en compose qu’une.
Elle croit qu’il reste 7 enfants en vie issus de son mariage avec Dominique Boyer : Prouissette, Jean, Marie, Françoise, Isaac, David et autre Jean.
Trois sont sortis du royaume : Jean aîné, Prouissette et David « pour fait de religion depuis plusieurs années ayant suivi l’exemple de leur père contre la volonté de la testatrice, sans lui avoir communiqué leur dessein »
S’ils peuvent regagner le royaume en étant libres de pouvoir recueillir une succession elle donne et lègue à chacun d’eux la somme de 800 livres après leur retour.
donne à Marie BOYER, sa fille :
un lit de ceux qui seront dans la maison au jour de son décès, au choix de la dite Marie, auquel lit pour le rendre complet, sera mis le garniment vert qui fut donné à la testatrice lors de son mariage, et si la couette et le coussin qui seront à l’usage du dit lit ne convient pas à sa fille, la testatrice lui donne la liberté de prendre s’il de trouve en nature de coutil neuf que la testatrice a pour faire une couette et un coussin, dans lesquels elle pourra mettre la plume qui se trouve dans la couette et le coussin qu’elle ne voudra pas prendre. Laquelle couette et coussin rejetés la dite Marie Boyer sera tenue de laisser dans les autres meubles de l’hérédité, plus une douzaine de linceuls, savoir six brins et six palmette, et trois douzaines de serviettes à prendre parmi le linge qui appartiendra à la testatrice, plus la moitié des habits, hardes, nippes, chemises et autres linge servant à l’habillement de la testatrice. Dans lequel linge n’est point compris le linge de table ni linceuls, plus la somme de 2000 livres |
donne à Françoise Boyer, sa fille
un autre lit à prendre de ceux qui se trouveront dans sa maison au jour de son décès, au choix de la dite Françoise, après que la dite Marie, sa sœur a pris, ququel lit pour le rendre complet sera mis le garniment blanc en toile de Paris qui appartient à la testatrice, plus 6 linceuls toile et brin, trois douzaines de serviettes, de celles qui se trouveront dans la maison au jour de son décès, à choisir par la dite Françoise Boyer après que la dite Marie, sa sœur aura pris ceux qui lui ont été ci-dessus légués. Plus l’autre moitié des habits, hardes, linge, nipes et autres choses servant à l’usage et pour l’habillement de la testatrice, qu’elle partagera avec la dite Marie, sa sœur, plus la somme de 1800 livres. » A la charge que les dites Marie et Françoise de Boyer, ne pourront rien demander , ni prétendre sur l’hérédité du feu Boyer leur père, attendant que les portions qu’elles pourront avoir demeurent confondus dans les sus dits légats à alles fait et moyennant ce, la testatrice a fait et institue les dites Marie et Françoise de Boyer ses filles ses héritières particulières, leur prohibant de pouvoir autre chose demander sur ses biens et hérédité, ni sur l’hérédité de dit feu Boyer leur père, soit pour droit de légitime supplément de celle-ci, droit héréditaire ou autrement, sous quelque cause et prétexte que ce puisse être, leur imposant silence perpétuel. Et en cas les dites Marie et Françoise Boye ne voudraient se contenter des susdits légats à elles faits, et qu’en cas contraire elles intenteraient quelque action et feraient demande en justice contre les héritiers de la testatrice au sujet le leurs portions de l’hérédité du dit feu Boyer, leur père, ce que la testatrice leur défend par exepres, au cas la dite testatrice révoque et annule tous les légats par elle faits. |
Ses héritiers universels et généraux sont Isaac BOYER maître orfèvre et Jean BOYER cadet marchand teinturier, chacun pour la moitié.
La testatrice exorde tous ses enfants, tant légataires que héritiers à vivre d’une bonne union fraternelle, paix et concorde pour attirer sur eux les bénédictions du ciel et de vouloir manger le revenu de leurs biens tous ensemble, en commun et à même pot et feu jusqu’à ce qu’ils soient séparés par des mariages |
Présents : Bernard MILA, conseiller du roi en la sénéchaussée et siège présidial de Montauban, Jean MILA, avocat en parlement, Jean NEGRE, marchand, David AUSTRIN aussi marchand, Michel BLANC, Pierre NEGRE et Antoine DEBIA, praticiens de Montauban
Par-dessus les légats qu’elle a ci-dessus faits aux dites Marie et Françoise Boyer, ses filles, elle donne encore, à savoir à Marie : 12 chaises et 2 fauteuils en menuiserie garnies de cadis vert pareil au garniment du lit qu’elle lui a légué, plus une grande nappe, une longere fine, plus 6 autres nappes ouvrées de celles sui se trouveront dans la maison le jour de son décès et un coffre bahut sur le couvercle duquel il y a un M et un D et à Françoise, aussi une nappe et une longère et 6 autres nappes et le coffre bauhu dont la dite Françoise se sert et où elle tient ses nippes |
Espérons que Marie apprécie le vert...;) Quant aux initiales M et D, c'est certainement le coffre de sa mère Marthe Dagnian.
Le deuxième testament détenu par Jean Vignarte ( 5 E 1655), est daté du 25 avril 1713, après-midi dans la maison de la testatrice, Marthe DAIGNAN.
Le contenu du testament est toujours le même.
Il contient cependant quelques informations complémentaires :
Jean cadet BOYER et Françoise BOYER, ses enfants sont mariés. Jean avec la demoiselle Anne LAROCHE et Françoise avec Me Pierre SAREMEJANE, notaire royal de Montauban.
Elle a fait une donation à Jean lors de son contrat de mariage, le 3 octobre 1710 chez Me Saremejane. Et elle a fait une constitution à sa fille Françoise, dans son contrat de mariage retenu par le notaire Jean Vignarte en 1712.
Les 3 enfants hors du Royaume, s’ils peuvent recevoir la succession en rentrant : 1200 livres pour David et Prouissette, 2000 livres pour Jean (ou à leurs enfants s’ils peuvent rentrer, libres).
Sinon les sommes reviendront à son héritier universel. Marie recevra ce qui était prévu dans le premier testament.
La testatrice ajoute 100 livres pour sa petite fille et filleule Marthe BOYER, fille de Jean et Anne LAROCHE, lorsqu’elle viendra à se marier. Si elle décède avant de se marier la somme reviendra à son héritier universel.
Et l’héritier Universel et Général est Isaac BOYER maître orfèvre, son fils.
Le testatrice exorde de nouveau ses enfants « de vivre en paix et concorde pour attirer sur eux les bénédictions du Ciel.
Présents : Benjamin PAGES, bourgeois, Jean GACHES, Jean MAISSE, Pierre OLIER, marchands orfèvres, Guillaume VERDIER mr cottelier, Jean COLOMBIER et Bernard THOMAS cotteliers et Jean Antoine Daniel REGUIBEAU praticien de Montauban
Quelques compléments collectés dans les registres du Consistoire en ligne
Dominique BOYER, maître chirurgien a épouse Marthe DAIGNAN le 11 aout 1662 (AD 82 en ligne vue 125/185 Consistoire Montauban) Prouissette nait le 21 juin 1663, son parrain est Raymond BOYER, marchand et sa marraine Prouissette VIALETTES (vue 19/206 Consistoire) puis David le 6 août 1664, son parrain est David ARQUIER marchand , marraine Marie Delassus (vue 64/206) puis Jean, le 17 février 1666 son parrain : Jean DAIGNAN, marchand, sa marraine Suzanne BOYER (vue 115/206) puis Pierre, le 12 janvier 1667, avec pour parrain, Pierre VIGNALS et marraine Bernardine BARDON (vue 151/206) puis Marie, le 8 décembre 1668, son parrain est Pierre GUIMONET marchand tanneur et la marraine, Marie Barbe femme de Raymond Boyer marchand de Nay en Béarn (vue 101/119) Françoise BOYER est décédée le 25 avril 1717 à 40 ans (AD82 en ligne église St Jacques vue 29/70 |
Je ne connais pas les parents de Dominique BOYER. Je ne sais pas s'l est originiare de Montauban.
Par contre, je connais les parents de Marthe DAGNIAN, par le contrat de mariage de Jean DAGNIAN avec Bernardine BARDON (Joseph Ynard 5 E 1791), par les présents lors du contrat:
Jacques Bardon, ministre, Pierre Garrisson, lieutenant, Joseph Bardon, avocat, oncles de la future épouse
Pierre Serres, Pierre Guimonet, marchand, Dominique Boyer maître chirurgien, beaux frères du futur époux, Elie Valette, marchand son oncle, Thobie Seignoret , marchand, son oncle,
Pierre Serres, Pierre Guimonet, marchand, Dominique Boyer maître chirurgien, beaux frères du futur époux Jean est donc le frère de Marthe DAGNIAN. Ses parents sont : David, marchand et Prouissette VIALETTES (la marraine de Prouissette BOYER) sa soeur Catherine a épousé Pierre GUIMONET ( CM 10 juillet 1655 BRANDALAC PierreII 5 E 266) sa soeur Anne a épousé Pierre SERRES marchand teinturier (CM 23 janvier 1655 Jean Brandalac 5 E 248), 3 de leurs enfants ont aussi quitté le pays http://gendep82.eklablog.com/les-protestants-condamnes-aux-galeres-a159668508 |
Pour la suite des enfants fugitifs de Dominique BOYER , c'est Henry de France dans "les montalbanais du Refuge" qui donne quelques pistes.
J'avais relevé en avril 2019 http://gendep82.eklablog.com/que-sont-ils-devenus-a161907634 à partir de ce que j'avais trouvé sur le site http://www.refuge-huguenot.fr/accueil.php
En 1685, Dominique Boyer était à Genève, malade, et il demandait une assistance...
Chaque fois, j'essaie d'imaginer ce qu'ont pu vivre tous ces réfugiés pour cause de religion : ceux qui ont connu les galères, ceux qui étaient d'origine favorisée et surtout les autres qui ont fui et dont on trouve peu de traces.
Henry de France (sur lequel je prépare aussi un article) avait des moyens que nous n'avons pas. Il a semé des "petits cailloux". Avec nos relevés, avec tout ce que nous pouvons trouver sur Internet, comme autre "petits cailloux", nous pouvons ajouter d'autres "cailloux". Bref, c'est une histoire de "Petit Poucet"...
Les commentaires ou les messages que je reçois, suite à certains articles me prouvent que le travail besogneux que nous faisons peut servir.
à suivre un de ces jours avec la famille DELPRAT où nous croisons une famille de Montauban avec une de Villemur (BOULOUS)
Martine