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du 13 au 17 novembre 1918

L'Armistice est signé, mais les hôpitaux sont toujours en activité, les poilus ne sont pas encore rentrés dans leur foyer.

Nous poursuivons la lecture du journal (maintenant hebdomadaire) d'Henri Pouvillon jusqu'à la fin du mois de décembre 

 

 

 

Mercredi 13 novembre 1918

Brumeux et très sombre. Exode de tous les rois d'Allemagne. Émeutes. Mais, malgré tout, cette révolution a quelque chose de pacifique. Hindenburg aurait proposé son aide aux révolutionnaires. C'est colossal, un peu trop peut-être. Il faut se méfier jusqu'au bout avec ces sacrés Boches. Enfin, attendons. Nous avons au 8, un officier très malade de la grippe. L'hôpital est plein de fleurs et de guirlandes de papier. On dit que le Kronprinz a été fusillé par ses soldats, il ne l'a pas volé.

Jeudi 14 novembre 1918

Journée radieuse. Les rues reprennent leur calme. Les gens sont restés chez eux et, de nouveau, la vie coule, calme et un peu morne. On s'habitue à tout, même à être heureux. Pauvre petite nature humaine. J'ai terminé ma besogne au 8 et je suis vite parti pour Capdeville.

Vendredi 15 novembre 1918

Journée sombre de vent d'autan glacé. Je suis allé un moment au 8 et, après un bon petit déjeuner à la villa, nous sommes partis pour chasser. Vent debout féroce. Belle compagnie que nous poursuivons vainement. Pas de perdreaux chez Blondeau. Enfin, nous revenons bredouilles, mais contents. Orly était délicieux au milieu des prairies et parmi la belle garenne d'or.

Samedi 16 novembre 1918

Journée glaciale. Les journaux sont pleins des événements de l'armistice, de l'enthousiasme mondial. Mais méfions-nous de cette révolution boche, si placide, si bien organisée, ayant dans ses rangs Hindenburg. Ce bloc ensanglanté ne me dit rien qui vaille. Déjà, les Boches implorent la clémence et l'humanité de Wilson. Méfions-nous. Le malheureux officier qui était au 8, malade de la grippe, est mort hier soir.

Dimanche 17 novembre 1918

Belle journée froide. En sortant de l'hôpital, j'ai été à bécane me promener au champ de manœuvre sous le bon soleil. Nous avons passé une bonne journée tranquille au coin du feu.

1 Le 11 novembre

 

 

 tout le Journal d'Henri Pouvillon du 1er novembre au 31 décembre 1918

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