Voici un peintre qui aura donné du travail de recherche.
Clovis avait commencé un article sur lui ainsi:
Jean Hubert Ludovic BERGERE, appelé Hubert BERGERE est né le 5 décembre 1893 à Montauban (déclaré le 6 décembre) rue Rollin, au domicile de son père Antoine Eugène Bergère, âgé de 40 ans, adjudant vaguemestre au 11ème Régiment d’Infanterie, décoré de la médaille militaire. Sa mère Marguerite Labaissière, sans profession, est âgée de 32 ans. L’acte de naissance (N 1893 registre 6e121-494 n°471 vue 30/4) est signé par le père et les 2 témoins sergents majors Hubert Rocher et Jean James tous les 2 âgés de 25 ans. |
De la classe 1913, il est inscrit sous le n°12 au conseil de révision à Montauban-Ouest : Il sera ajourné à un an pour faiblesse, maintenu ajourné le 30 octobre 1913, exempté en 1914 pour « cachexie » (trouble profond de toutes les fonctions de l’organisme), maintenu exempté le 29 décembre 1914. Il sera maintenu exempté par la commission de réforme de Montauban du 23 mars 1917 (Loi du 20 février 1917). De ce fait il sera tenu éloigné des champs de bataille durant la guerre 1914/1918. |
Quand il a passé son conseil de révision à 20 ans, il était élève à l’Ecole des Beaux-Arts de Montauban.
Il a donc pu continuer à suivre les cours et devenir artiste peintre.
En 1917 il fait un séjour à Paris avec son ami Lucien Cadène, à la « Ruche » lieu très connu pour avoir abrité de nombreux artistes renommés. Ils étaient embauchés par le céramiste André Metthey.
Le 6 avril 1918, son frère Ludovic Armand Paul, aviateur durant la guerre de 14, est noté tué à l'ennemi avec la mention Mort pour la France dans sa fiche matricule. Avant sa mobilisation, ce frère habitait dans le Puy-de Dôme.
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Mais voilà, Clovis n'est pas montalbanais et se trouve trop loin de ce qui se déroule en ce moment dans la ville. Alors je vais essayer de prendre le relais de son article.
Vivant à Montauban, j'ai toujours entendu parler de Bergère et de Cadène par mes grands-parents et ma mère.
Mais les quelques recherches que j'avais pu faire pour écrire un article sur ce peintre n'avaient pas donné beaucoup de résultats.
C'est alors qu'un ami d'Hubert Bergère déteneur d'une partie de ses oeuvres a organisé une exposition dans sa boutique d'antiquité de la rue d'Elie.
Et cet ami, c'est Jean Claude Periès (qui pourrait lui aussi faire l'objet d'un article).
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Une première fois, je me suis contentée d'essayer de regarder à travers la vitrine et j'ai volé la photo d'une affiche que j'apercevais à l'intérieur.
Et Bergère tout au fond de la boutique. Une table avec deux tiroirs ouverts contenant une collection de photos noir et blanc. Sur la table, des dessins. Sur les murs des tableaux, des panneaux peints, sur contre-plaqué, isorel ou toile de jute... |
et un livret avec des reproductions photographiques des oeuvres exposées, accompagnées d'un texte de Jean Claude Péries, qui raconte le Hubert Bergère qu'il a bien connu. On apprend ainsi qu'Hubert Bergère n'était pas un artiste qui vivait dans l'aisance avec son art. Il n'avait aucun confort dans sa petite maison de la rue Henri Nazon (sa maison natale). Il était passionné par les "cailloux". Membre de la Société Archéologique, il s'intéressait particulièrement à la Préhistoire. D'ailleurs il avait un emploi (un jour par semaine) au musée d'Histoire Naturelle) |
Certains commerçants l'avaient pris en affection. Il réalisait des panneaux pour leurs vitrines. On lui offrait un repas...
Quand j'ai dit à ma mère que j'envisageais de faire un "article" sur Hubert Bergère, elle m'a dit "Mais tout le monde le connaissait à Montauban. On le voyait tous les jours passer devant le lycée Michelet avec son grand chapeau. Il était tout petit..." (elle a 83 ans).
D'après Jean Claude Péries, il mesurait 1m 50.
Je pense que sa maison existe toujours, à l'angle de la rue Nazon et de la rue Lagravelle avec son petit jardin. Jean Claude Periès en a fait un beau dessin qui figure dans son livre. |
De son vivant, une personne a contribué à faire connaître Hubert Bergère, c'est Maurice Bès.
En introduction du livret présentant les pigeonniers dessinés par Hubert Bergère, il écrit:
Si vous êtes Montalbanais de toujours ou même depuis quelques années il est impossible que vous ne connaissiez pas Hubert Bergère. Vous l’avez vu au moins une fois drapé dans sa cape de laine, un légendaire chapeau de feutre noir à large bord, posé sur une longue chevelure romantique poivre et sel… Ou bien perché sur sa bicyclette, qui comme avertisseur porte un grelot au guidon ; oui Hubert Bergère fait partie du Folklore Montalbanais, et chose rare, enfant du pays il ne compte que des amis ! Hubert est un véritable artiste d’une probité à toute épreuve, consciencieux ayant l’amour de l’art pour lui-même. Vieux garçon il a deux marottes, la peinture et les vieilles pierres. On n’a jamais su s’il avait plus de joie à courir la campagne à la découverte de vieux cailloux taillés ou polis par nos ancêtres ou armé de son chevalet et de sa boite à peinture à la recherche du paysage unique. Sa maison est un véritable musée et s’il vous montre toujours : les coups de poings, les silex, les clefs Gallo Romaine ou encore sa merveilleuse collection d’estampes japonaises, c’est toujours avec contrainte qu’il fera défiler sous vos yeux sa production. Modeste, il n’aime pas parler de lui et pourtant… Sa palette est large et généreuse : peintre, céramiste, portraitiste, sculpteur, graveur Maurice Bes (extrait) |
Une autre série sur les maisons du Quercy (que je viens de trouver chez le bouquiniste)
Je trouve de grandes similitudes avec ma maison: l'entrée sous le balet, le toit de la grange qui descend jusqu'au sol...
et régulièrement dans un petit coin du dessin, une chèvre ou une fermière avec sa chèvre
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Hubert Bergère a également illustré des menus, une série de cartes postales sur les vieux métiers a aussi était éditée. Elle révèle les talents de dessinateur. Ci-contre: le pelharot. "On dirait un peilharot*" C'est ce que nous disait ma grand-mère quand c'était la mode de nous habiller avec les vieilles chemises de grand-père. Et quand elle a déménagé elle a fait venir un peilharot pour débarasser son grenier.
* chiffonnier |
Mais nous retrouverons très certainement cet artiste dans d'autres articles...
Comme je vois qu'en ce moment, on écrit beaucoup sur Hubert Bergère (voir liens à la fin de l'articles), je pensais qu'on pouvait se différencier en apportant un complément généalogique.
BERGERE, n'est pas un patronyme qui est courant dans notre département. Il suffisait de chercher le mariage des parents d'Hubert Bergère pour voir que son père était originaire de l'Ariège. Il est né à Lavelanet. (mariage 21 mai 1878 à Montauban vue 48/49)
avec son épouse, Marguerite LABAISSIERE, née à Cahors ils ont eu au moins 4 enfants, 4 garçons:
Mais cette famille BERGERE est principalement originaire de Montségur.
o Jean Pierre dit Jean Lanès & Catherine MOUNIE
J'ai souvent lu, ici et là, qu'Antoine-Eugène Bergère (le père d'Hubert) était brocanteur, mais je ne l'ai lu dans aucun acte, ce n'était pas son activité principale.
Hubert BERGERE est décédé en août 1983, à l'age de 89 ans, dans sa maison natale.
quelques liens:
https://www.ladepeche.fr/article/2018/12/26/2930865-hubert-bergere-peintre-meconnu.html
https://galeriehazart.wordpress.com/tag/hubert-bergere-peintre/
http://viedelabrochure.canalblog.com/archives/2017/02/03/34888895.html
http://viedelabrochure.canalblog.com/archives/2018/11/22/36886901.html
Clovis et Martine