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la condition féminine au XVII ème siècle

Tout en faisant des relevés des registres du XVIIe siècle de notaire de Montauban, je remarque des signatures féminines

     
       
     
       

On voit aussi des femmes gérer seules, les affaires familales chez le notaire. Des époux qui dans leur testament font noter ou note "bien aimée et loyale épouse"... ou autres formules. Elle peut être héritière universelle, même s'il y a plusieurs enfants.

Evidemment c'est dans certains milieux privilégiés, mais, pas dans tous les milieux. 

Dans quelles conditions se font les mariages? La future épouse n'a pas toujours son mot à dire.

Voici quelques illustrations

Hier, Marie a posté deux comptes rendus de contrat de mariage.

 

 

Montauban Rigaud Jacques 5 e 1319 Le 22 août 1680 à Montauban dans l'étude du notaire, 

Bernard Dasquier  laboureur à la métairie de Moïse Dubreil avocat métairie de Lalande haute

fils à feu Jean Dasquier et Jeanne Delbosc et 

Jean Cambedouzou dit Cambot et Catherine Chazottes métayers de David Feutrie avocat à Lalande basse pour Marie Cambedouzou sa fille absente.

Dot 10 livres, une caisse de bois fau avec serrure et clef, 4 linceuls, 1 brin et 3 palmette, une nappe, 2 serviettes étoupe tous demi usés et tous les biens de Marie Cambedouzou. Coutume de Montauban. Présents Jean Jacques Nègre praticien, Jean Nègre fils de Jacques.

 

Marie Cambedouzou n'est pas richement dôtée. Elle n'est même pas présente pour la signature du contrat.

"Je n'avais pas vu que tu avais aussi la sœur! chic, j'aimerais le contrat de mariage de Jean Calvet et Marie Combedousou pour voir si elle aussi pauvrement dotée."

 

Montauban J Dumons 5 E 647 le 16 septembre 1679, à Montauban,

 Jean Calvet dit Pier gris tisserand demeurant à Gasseras fils de Jean Calvet brassier et Anne Catala mariés du lieu de Bioule assisté de son père et Marie Combedouzou fille de Jean Combedouzou brassier et de Catherine Chazotte demeurant à Lalande à Montauban assistée de ses père et mère. Mariage protestant. Dot 60 livres, couette, coussin, 50 livres de plumes le tout neuf, une couverte de laine blanche, 5 linceuls, un de brin, 4 de palmette, 2 nappes, 6 serviettes, une caisse serrure et clef, une robe raze. Il verse 30 livres et en intérêts 2 barriques de vin claret pur au vendanges prochaines. Jean Calvet donne à son fils  le dixième de ses biens et émancipe son fils. Coutume de Montauban. Augment de 30 livres. Présents Bernard Viague, Guillaume Dumont praticien, Jean Cavenou brassier du Fau.

 

Le second mariage est antérieur.

Marie a le testament de Jean Combedouzou, le père des deux Marie et peut assurer qu'il s'agit de deux soeurs. Il ne lègue d'ailleurs rien aux deux soeurs. "Elles ont été suffisamment dôtées", c'est souvent la formule habituelle.

 

Toujours hier, Fabienne prenait des photos d'un registre du notaire Maffre Lacombe de Bioule (5E 7246).

Oui, vous avez bien lu! "reprise de femme entre Hucafol et de Feral...!!!!

Nous sommes le 17 juin 1737.

Le 22 juillet 1735, il avait été convenu chez le notaire que Jean Hucafol, brassier  et son épouse Marie Féral ne pouvaient plus vivre ensemble. Le père Jean Féral, sarger, a fait le déplacement de Canals pour assister et autoriser sa fille.

Le dit Hucafol et de Féral mariés ne pouvant vivre un plus long temps ensemble, à cause de l’incompatibilité de leurs humeurs différentes et autres raisons d’eux connues, ont volontairement demeuré d’accord de leurs du dit Jean féral père de l’épouse de se séparer de corps et des biens pendant neuf ans prochains à compter d’aujourd’hui.

Si plus et replaise à dieu de réunir leurs corps et leurs cœurs…

S'en suit un "marchandage" entre le père et le gendre. Le père devra prendre l'épouse (sa fille) chez lui. Le gendre sera tenu de verser 10 livres sur les intérêts de la dot.

Et pour finir:

Si un enfant "vient en lumière" l'époux "se chargera du part" (accouchement)

Et au final, on allait oublier la caisse avec clef et serrure...

 

Mais le 17 juin 1737, Marie Féral, après avoir vécu en bonne entente avec son père qui percevait chaque année 10 livres (intérêts de la dot de 200 livres versée à Jean Hucafol) en guise de pension, intervient Jean Combes époux de Suzanne Féral soeur de la pauvre Marie. Il intervient parce que dans le courant du mois de mars Jean Féral, le père est décédé.

Les héritiers ne veulent pas "garder" Marie Féral chez eux.

C'est l'époux qui doit la reprendre (d'où le mot reprise pour l'intitulé du dernier contrat). Elle pourra prendre tous ses vêtements et l'époux pourra garder sa dot. Quant à la caisse avec clef et serrure, on n'en dit rien.

On ne sait pas plus dans quelles conditions vivra cette pauvre Marie Féral par la suite...

cette histoire me fait penser à ce dessin

 

Martine avec Marie et Fabienne

 

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