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la famille ROUFFIO (2)

La semaine dernière, je faisais un article sur une partie de la famille ROUFFIO. J'avais besoin d'élements complémentaires pour relater l'histoire d'un capitaine Rouffio de la garde nationale de Montauban en 1790.

A tout hasard, aux AD82, entre deux registres de notaire à Montauban, je suis allée "jeter un petit coup d'oeil" dans le classeur à fiche. Je trouve la fiche " la tombe du capitaine Ruffio" BR 1480, un article de Jules Momméja dans un Bulletin de la Société Archéologique du Tarn et Garonne en 1893.

Et de 1790, où je pensais me trouver, je me trouve projetée en 1621. Je me trouve donc maintenant avec des Rouffio en 1750, d'autres en 1790 et maintenant en 1621. Et je n'arrive pas encore à les "raccrocher".

Je vous laisse découvrir ce capitaine Rouffio avec l'article de Jules Momméja.

 

Auprès de Monteils, entre la grande route de Puylaroque et un chemin de service qui n’a pas de désignation spéciale, s’étend la plaine de Las Places, où des restes confus de toutes époques gisent en si grand nombre, que les paysans affirment qu’une ville s’y élevait jadis. Une gravière ouverte l’année dernière y a fait découvrir, parmi de nombreuses sépultures régulières d’un âge incertain, de belles tuiles, avec des briques à rebords admirablement conservées et de dimension peu communes. Quelques années avant, à 150 mètres de ce point, on mit au jour plusieurs sarcophages en grès, à couvercle en dos d’âne, qui sont certainement antérieur eu Xe siècle. Mais la découverte la plus intéressante est celle qui fut faite il y a déjà longtemps dans une gravière abandonnée depuis peu. Cette découverte impressionna vivement les habitants de Monteils, et ils n’en parlent pas sans une certaine émotion, à l’heure qu’il est, bien que plus de vingt années les en séparent. Non loin du petite chemin de service dont j’ai parlé, on trouva, à une faible profondeur, dans le banc de gravier, une large tranchée, dans laquelle gisaient vingt-deux squelettes pressés les uns contre les autres, et entremêlant même les ossements desséchés, comme si les cadavres avaient été entassés là au plus vite, avec le peu de précautions et de respect dont on usait pour des vaincus.

 

 

 

Détail important, tous les crânes présentaient de belles dentitions, dénotant des hommes dans la force de l’âge.

Evidemment s’étaient-là les victimes de quelque combat ; nulle autre hypothèse ne saurait expliquer les caractères particuliers de cette inhumation collective.

D’ailleurs, aucun objet caractéristique ne se trouvait avec ces squelettes, à l’exception d’une trentaine de monnaies. Je les ai soigneusement examinées ; ce sont toutes des deniers et des demi-deniers de Louis XIII, au type jeune des premières années du règne.

 

 

 

   

 

 

 

Dans le temps qui s’écoula entre le siège de Montauban et la pacification définitive du Bas-Quercy, plusieurs combats furent livrés entre Caussade et Septfonds, mais ce sont tous des engagements sans importance que les historiens relatent à peine, et il serait absolument impossible de deviner celui qui a couché ces vingt-deux squelettes dans la gravière de Las Places, si nous n’avions à notre disposition les mémoires de Jacques Thuet.

Heureusement, le pieux juge de Réalville est assez explicite. « M. de Monferran, dit-il, estant allé visiter sa maison, revient à Montpezat, le 25 dudit mois de février 1629. Six jours auparavant la cavalerie de M. d’Epernon, assistée des garnisons de Belfort et Septfonds, tuarent vingt-deux hommes de Caussade, près Monteils, venant de la guerre. Le capitaine Rouffio, de Nègrepelisse, y fut tué entr’autres. » On ne peut guère désirer une indication plus précise. Pour nous, sans aucune ombre d’un doute, les vingt-deux squelettes de Las Places sont ceux des vingt-deux Caussadais tués par les cavaliers du duc d’Epernon. Si grand que soit le hasard, il ne produit guère de pareilles coïncidences de lieu, de temps et de nombre.

 

 

Louis XIII et le siège de Montauban

 

 

Parmi ces misérables restes, déposés aujourd’hui dans le cimetière de Monteils, se trouvent donc ceux d’un homme qui a joué un certain rôle dans les luttes épiques des premières années du XVIIe siècle, le capitaine Rouffio, qui Commandait le détachement caussadais. Son nom paraît fréquemment dans l’histoire de ces temps déplorables, mais, il faut bien le dire, toujours en seconde ligne, après celui des Dupuy, des Reyniès, des Montbrun, des Saint-Michel, et de tous ces valeureux partisans qui tinrent si longtemps en échec les généraux de Louis XIII.

Voici quelques renseignements sur lui, puisés pour la plupart dans les ouvrages de Le Bret et de Cathala-Coture.

 

 

 

 

En juillet 1621 le capitaine Rouffio était au nombre des braves qui reprirent le vieux fort anglais de Corbarieu sur de duc de Mayenne. Le comte d’Orval lui en confia momentanément la garde avec une partie de la compagnie de Reyniès.

Peu de temps après, on lui fit parvenir des renforts commandés par un intrigant, le capitaine Lacaze, qui « jaloux de commander seul, dit Le Bret, le renvoya sous prétexte que sa présence était nécessaire à Montauban. » Mais Lacaze était moins brave que jaloux : aussi le lendemain même il s’enfuyait de Corbarieu, sur le simple avis que Mayenne songeait à l’attaquer.

La place ne fut cependant pas perdue, car le 12 août suivant, Rouffio s’en emparait de nouveau, et ne l’abandonnait que pour courir à la défense de Montauban, investi par Louis XIII.

Il fut l’un des trente-un capitaines qui organisèrent cette prodigieuse résistance ; mais son rôle fut assez effacé dans cette lutte de tous les instants, qui lui coûta son fils tué au premier rang, sur la brèche ouverte par de Bassompierre, à la corne de Montmurat (23 septembre).

Dans la suite, Rouffio se montra toujours au premier rang des fauteurs de désordre qui tentèrent d’éterniser la guerre. Il contribua puissamment au coup d’Etat, par lequel, le 3 mai 1625, le commandemant de Montauban fut entre les mains de Montbrun, et il fut spécialement préposé à la garde de Villebourbon, avec Feutrier et Laurac. Deux ans plus tard, quand Saint Michel se fut emparé à son tour du pouvoir, Rouffio devint capitaine de ses gardes, avec La Peyrère, que ses rêveries sur les Préadamites n’empêchaient pas d’être un vaillant soldat.

Dès lors nous trouvons notre capitaine Rouffio dans toutes les escarmouches qui se livrent dans le pays montalbanais. Tantôt, avec la Peyrère et de Viaud, le propre frère du célèbre Théophile, il tient tête au duc d’Epernon ; tantôt, avec Massonnié, il pousse une pointe jusqu’à Montricoux, d’où il chasse la compagnie de Montastruc (22 juin 1628).

 

Plus tard, enfin, nous le retrouvons à Caussade où on l’avait expédié avec le major de Valada pour réparer les fortifications. Et telle étaient la bonne réputation de ces deux vieux traineurs de rapière, que leurs corréligionnaires d’humeur paisible, comme Jacques Thiet, s’enfuient à la seule nouvelle de leur venue. Resta-t-il à Caussade jusqu’à sa mort ? Nous l’ignorons, car nous n’avons pas su découvrir d’autres renseignements sur son compte, jusqu’à la note laconique que nous avons reproduite plus haut, et qui clôt pour l’éternité la série de ses belliqueuses chevauchées à travers le Bas-Quercy.

Paix à ses cendres ! comme tous ses rudes compagnons d’armes, il a bien gagné pour ses vieux os fatigués, l’égalitaire lit d’argile dans lequel la pioche d’un terrassier l’a momentanément troublé.

Jules Mommeja BSATG 1893

 

 

 

Jules Momméja ne donne pas le prénom de ce Rouffio. Mais il donne quelques indices: il a un fils qui est décédé au siège de Montauban. Il était donc marié. Protestant, on doit pouvoir le trouver dans des registres des consistoires. Ou un jour on trouvera dans nos registres un contrat qui nous donnera plus de renseignements pour trouver sa descendance.

"Mon plus ancien ROUFFIO" est né vers 1660, il était maître tanneur à Montauban.

A bientôt pour un autre Rouffio...

Martine

 

 

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