Nous avons vu précedemment la peste en 1653, et je viens de passer presque 2 jours entiers avec celle de 1629 (+ quelques heures pour photographier le registre aux AD).
Pour les relevés de Montauban, je fonctionne en remontant le temps parce que je ne sais pas jusqu'à quand je ne serai plus capable de déchiffrer. J'avais donc commencé par 1630. L'année 1630 commence avec quelques testaments pour "maladie contagieuse", et puis c'est un enchainement de mariages, ou plus exactement de remariages. En 1631, il y avait eu 22 contrats de mariage et en 1630, 86 contrats (voir aussi registre des mariage du consistoire à partir de la vue 46).
Pour mars 1630, Béatrice m'a résumé un testament ainsi:
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Le registre de 1629 a plus de 1100 feuillets chez le notaire Guillaume Rigaud, le répertoire est à moitié grignoté, mais les contrats ont été épargnés. Quelques mariages (8) et c'est ensuite un enchainement de testaments (138)
à partir d'octobre le notaire mentionne atteint "de la maladie contagieuse" ou craignant d'être atteint.
On vient chercher le notaire, lui signalant que la personne est enfermée dans une chambre de sa maison, ou dans les cabanes en briques des pestiférés (c'est le terme employé, cabanes des pestiférés). Le rituel est toujours le même: le notaire et les témoins se rendent sur les lieux, appellent la personne qui se tient alors sur le seuil de sa porte ou "à la fenêtre qui donne sur la rue" et le notaire précise qu'ils se tiennent à distance à cause du risque de contagion. Parfois le testateur (Pierre FAURE trafiquant, 118 livres 5 deniers, par exemple) veut faire passer de l'argent pour "subvenir aux besoins de sa famille". Il est alors écrit que les pièces ont été "au préalable bouillies avec du vinaigre dans un chaudron de cuivre"
Il y a sur le Grand chemin Royal au bout de Villenouvelle, des cabanes pour les pestiférés. Il y en a d'autres à Gasseras. Le maître maçon Arnaud Cauzeries a fait construire la sienne dans son jardin. Chaque jour, le notaire peut ainsi rédiger 4 à 7 testaments. En 1653, la quantité de testaments était beaucoup moins importantes.
Béatrice qui fait les relevés de Verdun sur Garonne pour cette période a observé le même phénomène
Les seuls registres en ligne des AD82 pour 1629 sont ceux du Consistoire. Il n'y a donc que les registres des notaires (ou des archives plus complexes) qui peuvent nous donner une idée de la vie à cette période
Quelques éléments d'histoire en 1629.
La France du XVIIe siècle De Jean-Marc Albert google book
Mais une fois les armées assiégeantes chassées, un autre mal apparaît dans la ville : la peste se répand ne fois partis, elle fait mourir nombre de montalbanais. "Cars ils porterent avec leur buà Montauban, apportée par le contact des cadavres lors du pillage du camp des royaux utin l'infection dans la ville, et telle, que plusieurs d'entr'eux, et beaucoup d'autres habitans y moururuent atteints de ce venin"9. Malgré sa défaite, le roi ne s'avoue pas vaincu. L'année suivante, il revient dans la région en changeant de stratégie, préférant s'attaquer aux cités environnantes, moins défendues. Il prend Nègrepelisse dans un assaut qui tournera au massacre, puis Saint-Antonin, en juin 1622. Montauban se retrouve alors isolée dans sa propre campagne, et réagit dans un premier temps par une politique agressive menée par Saint-Michel de Rochalès : entre 1625 et 1628, les places catholiques de Moissac, Montech, Orgueil, Labastide et Saint Pierre sont attaquées. En retour, les soldats royaux font des dégâts à Montbeton, Saint Nauphary et Bressols. Mais la prise de La Rochelle en 1628, et la paix d'Alès qui en résulte, oblige Montauban à négocier, et le 20 août 1629, la ville signe sa reddition au cardinal de Richelieu, sans pour autant avoir perdu de siège. |
Au XVIIe siècle, une nouvelle épidémie de peste sévère a sévi en France entre 1629 et 1631. Un Bureau de Santé a été mis en place à Lyon pour une surveillance rigoureuse. « Des médecins et chirurgiens de peste » apparaissent, rémunérés par ces bureaux de santé et se distinguent facilement : ils portent un bâton de couleur, sont revêtu d’un manteau noir, la tête recouverte d’un capuchon empli de plantes odorantes destinées à les protéger des miasmes. https://gallica.bnf.fr/blog/01012013/les-grandes-epidemies-en-france |
https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1998_num_110_224_2599
Martine
pas à pas, je remonte dans l'histoire de Montauban et c'est intéressant de pouvoir la redécouvrir avec des documents de l'époque. Je vais voir mardi, si 1628 "reste à ma portée" et ce que peut noter un notaire durant la période du siège de Montauban... Béatrice risque d'avoir du travail avec quelques transcriptions. Merci à elle de me répondre chaque fois et à Sophie et Marie qui répondent à mes demandes d'aide pour déchiffrer quelques patronymes pour les relevés.