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Le monument aux Morts de la guerre 14-18 à Montauban

 

Tous les montalbanais connaissent cet endroit: le Cours Foucault.

C'était un lieu de promenade familiale  très prisé avant la circulation automobile. A droite, on aperçoit l'ancienne Ecole Normale de filles, aujourd'hui les Archives Départementales.

 

 

 C'est au bout de cet allée centrale que se trouve le monuments aux Morts.

De l'Avenue, on n'en aperçoit que les grandes colonnes à travers les arbres.

Un matin, en attendant l'ouverture des Archives Départementales, j'ai fait quelques photos au lever du soleil.

   
    

la statue en bronze mesure 11 m de haut

 Marcel Sémézies a fait éditer un petit livret que j'ai consulté aux Archives.

à l'intérieur, j'y ai trouvé des cartons d'invitation pour l'inauguration du monument

 

 

et le programme  

 

Renaud de Vezins, peintre et graveur, ami de Marcel Sémézies (disparu en 1932 dans un accident de voiture) avait fait une gravure du monument pour illustrer le livret.

Dans le livret, 7 poèmes:

-un pour les mères

-un pour les veuves

-un pour les fils

-un pour les morts

-un pour la ville

-un pour le sculpteur

-un pour la statue

 

 

 

 

VI

LE SCULPTEUR

 

Je suis un fils de ce pays,

Mais mon génie est tout antique,

Mélange d’Egypte et d’Attique.

A de grands rêves j’obéis.

 

Je dessine en gestes hardis

La haute colonne dorique

Et l’entablement du portique.

La grâce à la force j’unis.

 

Je suis le sculpteur héroïque :

Le personnage symbolique

De mes mains s’élance vivant

 

Pour se dresser dans la lumière

Et jeter dans l’onde du vent

Un cri de gloire militaire.

 

Marcel SEMEZIES

      

Ce sculpteur, enfant du pays, est Antoine Bourdelle

En 1921, il est chargé du projet de Monument.

Entre 1921 et 1925, il propose plusieurs projets.

Antoine Bourdelle ne verra pas son œuvre installée au Cours Foucault, la mort l'emporta le 1er octobre 1919 au Vésinet à l'âge de 68 ans.

Le monument est inauguré le 13 novembre 1932

Depuis le 29 avril 2005, il est inscrit aux Monuments Historiques

 

 

 

                                       VII

                       LA STATUE

 

J’ai gardé mon armure et mon casque, et ma lance,

Et si vous me voyez cette main sur les yeux

C’est pour mieux assurer mon regard anxieux

Et surveiller là-bas l’Orient de la France.

 

L’incertain avenir se cache au ciel immense.

Avons-nous bien usé de nos fruits glorieux ?

N’avons-nous pas été des enfants généreux

Trop prompts à pardonner la criminelle offense ?

 

Je suis pure, je suis belle, je porte un nom

Retentissant : Victoire…. Et pourtant sur mon front

Je sens peser un poids d’inquiétude vague.

 

Mais il ne me faut point tenir ce front trop bas :

Pour empêcher l’assaut d’une nouvelle vague

Ma main serre mon arme et ne la pose pas.

Marcel SEMEZIES

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