Jules Marius OURY est né le 11 mai 1872 à Montauban. C’est sur le boulevard Richard LENOIR à Paris qu’il choisit de se faire appeler Marcel LENOIR durant toute sa carrière d’artiste peintre. Il décédera le 6 septembre 1931 à Montricoux dans le Tarn et Garonne.
Il était né dans une famille d’orfèvres (père et grand-père).
Acte de naissance du 11 mai 1872 à Montauban registre N Jan-juin 1872 n°184 vue 39/56 AD 82 en ligne
1889 : A 17 ans il arrive à Paris. Jules est doué pour le dessin et possède une petite expérience dans la ciselure des bijoux. Pendant 6 mois il suit des cours de l’École des Arts Décoratifs. Ensuite à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts il suit les cours du fresquiste Paul BAUDOIN (1844-1931). Il découvre Cluny et le musée du Moyen-Age avec leurs vitraux, céramiques, orfèvreries et surtout les manuscrits des moines. Il fréquente le musée du Louvre où il découvre les primitifs italiens comme BOTICELLI (1445-1510) et FRA ANGELICO (1400-1455).
1890-1896 : C’est une période où il dessine à la mine de plomb, à l’encre de chine et fait des lavis. Il aurait aussi fait des gravures sur bois.
Dans l’Etat Signalétique sont notés les lieux successifs d’habitation qu’il a déclarés :
Le 22 août 1894 à Paris au 104 rue de Vaugirard,
Le 21 juin 1896 à Paris au 31 rue de Buci,
Le 21 août 1897 à Paris au 5 de l’Impasse Roncins.
1897-1900 : Le symbolisme le passionne. Il fréquente les poètes Paul FORT (1872-1960), Emile BOISSIER (1870-1905) et le milieu ésotérique des Rose-Croix comme un autre peintre Henri MARTIN (1860-1943).
Après une période de misère, vers 1900 « Il connaît ses premiers succès avec les enluminures. Il passe de l'objet à l'enluminure. Il extériorise son rêve. Ses personnages symbolisent l'ascension de l'Humanité vers l'Idéal. Il rehausse ses gravures de traits d'or et d'argent. Il use de tout un vocabulaire symboliste : serpents, chardons, lys, scarabées, plumes de paons, cygnes, jeunes filles parées de diadèmes, jardins luxuriants ».
En même temps qu’il pratique des enluminures, il s’exerce au pointillisme. Son œuvre ‘’Le Couronnement du Christ’’ de 1898 sera comparable au travail de Georges-Pierre SEURAT (1859-1891) :
1889 La Tour Eiffel par Georges-Pierre SEURAT |
Dans le même temps il découvre les œuvres du Suisse Arnold BÖCKLIN (1827-1901), de l'Anglais Sir BURNE-JONES (1833-1898) et de Pierre PUVIS de CHAVANNES (1824-1898).
1902 : Il revient à Montauban où il a écrit ses premiers poèmes (voir en 1908).
1905 Vue de St Antonin |
1903-1909 : Il abandonne le Symbolisme pour une inspiration plus proche de la nature qu’il a besoin de peindre car on pense d’après elle. Il utilise la peinture du tube étalée au couteau ou avec le doigt sans dessin préparatoire.
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En 1908 il publie ses écrits dans un volume édité par « L’Abbaye » éditeur à Paris : « Raison ou Déraison du peintre ».
Dans la préface il rend hommage à ceux qui comptèrent dans sa vie : son frère le sculpteur Louis OURY, lui dédicaçant ainsi qu'à ses parents et à sa sœur, les poèmes écrits au chevet du lit de mort de son autre frère, Victor. Il cite son seul ami le sculpteur Joseph BERNARD, le poète Raymond MADELAIN, René GHIL, Joséphin PÉLADAN, et Charles VILDRAC.
Raison ou Déraison, est non seulement un recueil de poèmes et mais aussi de pensées et d'aphorismes qui expriment le caractère farouche et sans compromission du peintre. Isolé volontaire : "Durant mon existence, je n'aurai pu me considérer comme un être isolé, ayant eu pour compagnon : mon art, un ami et la misère." "J'ai cru, je crois encore à la force de l'isolement du Moi, pour qui sait souffrir." Misogyne : "Il est plus aisé aux femmes d'ôter leur chemise, que de taire un mensonge." Misanthrope : "On rencontre un ami dans la vie, des sots à chaque pas. Quant à la fourberie, on la trouve partout." "Un salut respectueux est le présage d'une calomnie." Individualiste : "Tout groupement anéantit la liberté individuelle." Guillaume APOLLINAIRE qui apprécia le peintre, écrit le 18 octobre 1910 dans sa chronique la Vie Artistique de L'Intransigeant. Il y souligne les tentatives de renouvellements du peintre, son désir de recherches et de nouveautés, qui "empêchent parfois l'aboutissement d'efforts qui, pour un grand nombre de raisons, méritent beaucoup d'éloges. Toutefois, nul doute que M. Marcel Lenoir ne soit fait pour des travaux plus minutieusement achevés, plus lentement conçus, moins hâtivement exécutés". |
1910 :
« Il avait une manière de peindre par facettes qui n’était qu’à lui », dira de lui Alberto GIACOMETTI (1901-1966).
1912-1913 :
En 1913 il loue une grange à Bruniquel où il travaille sur des fresques de grandes dimensions avec une équipe de six maçons. A l’exemple des primitifs italiens il s’exerce à la fresque « La Joie de vivre », qu’il réalisera en 1920-21.
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1915-1919 : En 1916 il réalisera 27 fresques à Bruniquel. En 1917 il est photographié avec Julia Florida HARRIS épouse de Julian La Rose HARRIS :
Le 13 mars 1919 il se marie à Villeneuve-Lès-Avignon (30) avec Léonie Madeleine FUCHS originaire de Ribeauvillé en Alsace (68) |
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Il réalisera ces 2 dessins de Villeneuve :
1919 Villeneuve-Lès-Avignon |
1919 Villeneuve-Lès-Avignon |
1920-1925 : Il avait une certaine vénération pour Paul CÉZANNE (1839-1906). Il utilise la couleur et aussi le fusain et le pastel. En 1920 il fonde « L’Institut d’Esthétique Contemporaine » à Paris dans son atelier du 115 rue Notre-Dame-des-Champs, où en 1921 il réalise une exposition. En 1928 il transférera son atelier au 86 de la même rue. La même année il entreprend la peinture de « L’annonciation » qui fut placée dans le chœur de l’église de Montricoux où il était aimé. Cette œuvre est admirée par les touristes :
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1920 Paysage de Penne |
1920 Préparation à l’atelier |
1920 L’annonciation (Eglise St Pierre de Montricoux) |
En 1920 il recevra la commande d’une fresque par le professeur Camille SOULA qui connaissait un mur vide dans la salle des pas perdus de l’Institut Catholique de Toulouse. Il prépare son travail en 1921 en réalisant au crayon de nombreux portraits et esquisses. L’exécution de la fresque de 17 m de long et 7 m de haut, durera environ 18 mois en 1922-1923 sans interruption. Dans l’œuvre Il y incorpore une série de portraits des notables de la ville, ainsi que son propre portrait et ceux de sa femme et de son fils. Monseigneur Germain BRETON (1852-1931) recteur de l’Institut, y est représenté en prêtre, en tête de la procession. D'autres personnalités de Toulouse ou de ses connaissances comme Camille SOULA (1888-1963), le comte Henri BÉGOUEN (1863-1956), Henri de LINGUA de SAINT-BLANQUAT (1865-1941) ou Jacques Adrien CROUZEL (1852-1940), y figurent :
1922-1923 Fresque du Couronnement de la Vierge de l’Institut Catholique de Toulouse (Salle Léon XIII)
En 1921 il réalisera au moins 2 tableaux sur le thème de « La Joie de vivre » :
1921 La Joie de vivre 1 |
1921 La Joie de vivre 2 |
liens https://journals.openedition.org/insitu/10755
Clovis