Quand mes grands-parents (LABRO-MARRE), leurs parents (MARRE-PADIÉ) et leurs ancêtres (MARRE-VALES) habitaient à Fonneuve (anciennement Fontneuve) à côté de l’église, à l’angle des chemins Lacoste-Faure, je suppose qu’ils ignoraient l’existence de vestiges d’une tuilerie-briqueterie sous la prairie en face de leur maison.
Dans les années 1947-48-49 je passais les vacances d’été avec mes grands-parents à Fonneuve.
En face de la maison, parcelles 502 et 503 de la figure 2 plus loin, sur l’autre côté du chemin de Faure se trouvait un four à pains et une mare dans l’angle avec le chemin de l’église. En grimpant sur un talus on accédait à la prairie (parcelle 508) où l’on ramassait des champignons des près à la fin des vacances. Géographiquement dans les années 40 mon grand-père cultivait ses pommes de terre dans l’angle sud-est de la parcelle 504.
Ci-dessous la dite maison :
en mai 1930 |
en mai 2006 |
J’étais passé sur place en novembre 1976, la cave semi-enterrée et la soue n’existaient plus mais le champ ne comportait aucune construction, mais peut-être lors de mon 2è passage en mai 2006.
Je viens de découvrir l’existence d’un ouvrage sur l’Archéologie du Midi médiéval, Tome 29, année 2011, pages 305 à 317. Le chapitre s’intitule : « Des fours de tuilier-briquetier d’époque moderne à Fonneuve : observations archéologiques et restitution architecturale ». Ce chapitre est co-écrit par Pierre PISANI (responsable d’opération Inrap, membre de l’UMR 5608-Traces) et Magali CABARROU (Architecte DPLG, membre du LRA de l’ENSA de Toulouse).
Le projet de construction d’un lotissement dans le hameau de Fonneuve a engendré, au printemps 2008 la création d’un diagnostic archéologique couvrant une superficie d’environ 2,6 ha dans le champ de la famille OFFRES propriétaire et aménageur des parcelles.
Le pré-diagnostic a consisté, comme à chaque fois qu’une éventualité se présente, à réaliser des tranchées régulières de plus ou moins faible profondeur avec la surveillance visuelle de signes apparents (voir la figure 1).
En agrandissant la figure 2 il est possible de voir la bande de terrain où se trouve le four à pain (parcelle 503) et s’est trouvé la mare (parcelle 502). On voit aussi l’emprise de ce qui fut ensuite la soue et la cave enterrée.
La première mention d’une briqueterie à Montauban se rencontre dans des livres de compte au XIVe siècle.
Dans le courant du XVIe 9 tuiliers son connus et 15 au XVIIe dans le Montalbanais. Ils se situent en périphérie du Moustiers, de Sapiac ou de Gasseras. Guillaume ESCUDIÉ est le seul artisan mentionné en 1636 à Ardus, commune de Lamothe-Capdeville, où la tradition potière est attestée au XVIIIe avec la faïencerie du baron DUVAL de Lamothe.
Par contre il n’est fait aucun mention d’existence d’une briqueterie sut Fonneuve entre 1507 et 1746.
C’est le cadastre napoléonien qui nous apprend que la parcelle 504 avait été enregistrée comme jardin de Guillaume VALÉS, cousin de notre famille.
Brutus-Saly JANDRON, militaire de carrière, épouse Julie BAGEL-CALVET. Dominique, père de Julie, négociant protestant à Villenouvelle, achète le 11 avril 1791 au curé de la paroisse St François de Fonneuve les terrains où se situent les fouilles de 2008.
L’église St François de Fonneuve aurait été construite après 1228, année de canonisation du Saint.
L’église a subi des destructions et des restaurations à partir de la seconde moitié du XVIIe.
Pierre PISANI et Magali CABARROU pensent que la présence d’un four de tuilier sur des terres appartenant au curé de la paroisse, marque vraisemblablement un besoin de matériaux de construction pour la rénovation de l’église et ses dépendances.
La construction des deux fours pourrait se situe entre 1656 et 1778.
Sachant que la datation au carbone 14 n’ayant pas pu être faite d’une part et d’autre part un document fiscal de 1746 ne mentionne aucun four en ce lieu, la prudence des chercheurs permet de situer l’exploitation des fours entre 1656 et 1746
Le relevé de la position du four est précisé sur les figures 3 et 4 suivantes :
Les détails de ces fours sont donnés sur les figures 5, 6, 7, 8 et 9 suivantes :
J’ai extrait ces documents d’un ouvrage dont j’ai nommé les auteurs.
Il est possible de le consulter en ligne en entier à l’adresse :
https://www.persee.fr/doc/amime_0758-7708_2011_num_29_1_2033
CLOVIS