Je reprends aujourd'hui une transcription d'un jugement de police criminelle de 1792.
Jean Jacques Théodart Gerla (fils du notaire Jean François) est alors juge de paix du canton de Villebrumier
12L35-19 AD82
Cejourd’hui vingt septembre mil sept cent quatre vingt douze, l’an quatrième de la liberté et le premier de l’égalité, le tribunal de Police correctionnelle du canton il fut volé dans n de Villebrumier a rendu le jugement dont la teneur suit Entre le Sieur Dufau procureur de la commune de Villebrumier demandeur et présent, suivant la cédule de citation notifiée le dix du courant d’une part, et Marie Delmas épouse de Salvy Fayet habitante de Villebrumier d’autre part défenderesse et présente. Par le dit sieur Procureur de la commune a été dit que le quinze du présent mois de très bon matin il fut volé dans le pasu ? de Marie Gisquet veuve Tournon Ricot situé dans le présent lieu de Villebrumier un fagot de sarments qui fut apporté Au voisinage dans la maison de la dite Marie Delmas, qu’ayant été de suite été instruit de ce vol, lui procureur de la commune exposa le fait à M. Gerla juge de paix qui lui accorda une permission par écrit de faire recherche du dit fagot de sarments dans la maison de la dite Delmas en présence d’un assesseur du dit juge ; qu’en vertu de cette permission, le sieur Abeilhou assesseur du dit sieur juge et lui procureur de la commune se transportèrent dans la dite maison où ils trouvèrent la dite Delmas, ils y trouvèrent aussi un fagot de sarment attaché avec un lien de bois de saule et deux javelles de sarments détachées Qu’ayant demandé à la dite Marie Delmas d’où elle avait tiré lesdits sarments, elle répondit ( ?) ne pas les avoir volés à ladite Marie Gisquet. Ledit sieur Dufau ajoute qu’il fut trouvé aussi dans ladite maison deux citrouilles sont l’une était entière et l’autre entamée, ainsi que des haricots verts dans un panier étaient dans leur cosse l’autre panier écossés. Ladite Delmas interrogée d’où elle avait tiré lesdites citrouilles et lesdits haricots répondit que les haricots lui avaient été donnés par une femme qu’elle ne connait point et n’a donné aucune réponse au sujet des citrouilles . Ce pourquoi il fut dressé procès-verbal par le dit sieur Abeilhou assesseur. Le dit sieur procureur de la commune a requis qu’il soit fait lecture du dit verbal et que la dite Delmas soit ensuite entendue pour les faits ci-dessus dont il offre d’administrer à l’instant des témoins en cas de dénégation de la part de ladite Marie Delmas. Lecture ayant été faite du présent Verbal, la dite Marie Delmas a avoué qu’elle est l’auteur du vol du fagot de sarment tel qu’il est rapporté au dire de Mr le Procureur de la commune. Elle a confessé aussi avoir volé les deux citrouilles sont s’agit dans un champ du sieur Guilhemot situé près le cimetière de Villebrumier, à l’égard des haricots elle a nié les avoir volés, et assuré qu’ils lui auraient té donnés par la femme Brégal de Villebrumier. Elle a ajouté qu’elle demande grace, à cause de sa pauvreté, et elle promet de ne pas récidiver. Oui de nouveau le dit sieur procureur de la commune qui a dit que vu les aveux de la dite Marie Delmas et attendu qu’il ne peut pas prouver qu’elle ait volé les haricots dont il s’agit il ( ?) passé au jugement définitif ; ce faisant que ladite soit déclarée coupable du vol dudit fagot de sarments dans un pasu et du vol de citrouille dans un champ ; en conséquence qu’elle soit condamnée à un an de détention et à 3 livres d’amende. Le tribunal de justice correctionnelle, vu ce qui rendu des aveux et déclarations de la dite Marie Delmas, la déclare coupable de vol d’un fagot de sarments dans un pasu du village de Villebrumier et du vol de deux citrouilles dans un champ de la même commune, pour réparation de quoi condamne ladite Delmas à une amende de vingt sols, et à 3 mois de détention dans une maison de correction, et de plus aux dépends liquidés de vingt sols … ordonne en outre la confiscation et la vente dudit fagot de sarments et les deux citrouilles pour le produit en être distribué aux pauvres Ainsi fait et jugé au tribunal de police correctionnelle du canton de Villebrumier les jours et an que dessus dans la maison de Mr Gerla juge de paix à l’audience tenue par ledit sieur Gerla et par les sieurs Vacquié et Lala ses assesseurs. |
Une enquête est lancée pour savoir qui est cette pauvre Marie Delmas.
En regardant ce qu'a relevé Simone, je m'aperçois qu'elle a une Marie DELMAS mariée en 1784 à Villebrumier avec un certain François GISQUET. Curieuse cette coïncidence de patronyme dans les mêmes périodes.
Pour ceux qui n'ont pas suivi l'affaire, Marie DELMAS, grande criminelle, a volé un fagot de sarments à Marie GISQUET.
Qui va réussir à dénouer tout ça?