Extrait d'un registre de Pierre Derey2 à Montauban 5 E 13197, en l'an XII
2e Je donne et lègue à madame…. …. ma chère épouse tous mes meubles, batterie de cuisine, glaces, linge de table et de lit, provisions denrées et généralement tout ce que je délaisserai en mobilier de toute espèce dans la ville de montauban et dans mon domaine situé dans la commune d’Albias, pour que ma dite épouse en jouisse et dispose comme de son bien . Néanmoins j’excepte de ce leg ma garde-robe, mes bijoux, mon argenterie, mon argent-monnayé et mes créances qui sont les seuls objets que je ne donne pas à mon épouse
3e je donne encore en propriété à ma dite épouse une somme de trois mille livres à prendre sur les sommes en numéraire qui pourront se trouver à moi appartenant dans ma maison d’habitation au jour de mon décès |
5e Je donne et lègue à ma dite épouse la jouissance pendant sa vie de toutes mes créances, de mon argenterie, de mon argent monnayé et de tout ce qui dépendra de ma succession, le tout de ce qui se trouvera dans la présente ville de montauban et à dix lieues à la Ronde. Il sera fait une pesée de mon argenterie pour être rendue en nature à mes héritiers ou leurs ayant cause par les héritiers de mon épouse ; déclarant qu’il lui appartient en argenterie, une grande cafetière, un sucrier et une écuelle cisellée. |
12e Je défends à ma chère et tendre femme de prendre le grand deuil de veuve, mais seulement le très petit deuil pendant trois mois seulement. Je veux que quinze jours après mon décès (à moins qu’elle ne soit malade alitée) elle sorte comme si j’étais mort depuis dix ans. Ce sont des clauses de rigueur que je veux être exécutées, sous peine pour ma chère femme d’être privée, en entier de tous les avantages que je lui fais ; je prie mes héritiers de tenir la main la plus sévère sur cet article, sous peine d’en répondre devant Dieu. J’ose espérer que les Gens sensés et raisonnables les applaudiront en suivant mon exemple. N’est-il pas trop ridicule qu’une malheureuse veuve reste enfermée pendant un an pour un cadavre rongé des vers ! c’est être trop tyran, après son décès, et vouloir que sa malheureuse veuve perisse d’ennui ou de maladie par le défaut d’exercice. On dira c’est la mode et bien il faut abolir une mode nuisible et dangereuse. Est-ce que les hommes ne sortent pas trois jours après le décès de leurs femmes, pour leurs affaires, une veuve doit en avoir au moins autant qu’un homme : elle a plus de besoin de sortir pour aller au conseil. En conséquence je veux sous les mêmes privations portées ci-dessus que ma veuve rende ses visites générales au bout de quinze jours de veuvage, à moins de maladie. Telles sont mes absolus et dernières volontés que je veux qu’elles ayent leur exécution par tous les moyens et droit possibles |
Le testateur, décède dans les mois qui suivent, à l'âge de 71 ans.
Son épouse, âgée de 46 ans, demande un inventaire des biens. 15 ans de vie commune et pas d'enfants.
42 kg d'argenterie ...
et parmi les bijoux...
On peut essayer d'imaginer l'habit...
Un portrait du testateur est visible sur Internet. Je vous laisse le trouver... C'est un ancien officier du régiment d'infanterie de Bouillon