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Osmin HERVY

 

Lorsque je suis aux Archives à Montauban, il n'y a pas de temps perdu...

En attendant les documents commandés, je feuillette les ouvrages qui sont dans la salle de lecture.

Je lis régulièrement le livre ci-contre.

C'est là que j'ai découvert l'existence d'Osmin HERVY.

Aucun nom de rue à Montauban...

Il est tombé dans l'oubli...

 

Osmin HERVY est né à Montauban le 21 août 1815, à 6 h du soir, au domicile de ses parents  avenue Villenouvelle.

Son père Antoine HERVY (45 ans) est pharmacien, son épouse Marie Elizabeth DUPERROI

 Une première curiosité dans l'acte de naissance:

  

On parvient à lire Osmin dans la marge de l'acte.

mais dans la rédaction de l'acte:

  curieux

 

 Antoine Hervy, originaire de Paris est ancien pharmacien major des armées. Il se retire à Montauban après les événements de la Bataille de Toulouse en 1814

Son fils Osmin, fera ses études au Collège et sera reçu bachelier es-lettres. Pour tester son goût pour d'éventuelles études de pharmacie, il est placé chez un pharmacien réputé de Montauban: M Matrès père.

A 18 ans, il part alors à Bordeaux chez M. Barbet "l'un des pharmaciens les plus instruits" . Il reste 2 ans à Bordeaux, et désireux de s'instruire davantage, arrive à Paris vers la fin de l'année 1836, pour rentrée à l'Ecole de Pharmacie. Il est rapidement un des plus brillants élèves. Après une année d'étude, il reçoit le premier prix de chimie et le deuxième prix de toxicologie. Un nouveau concours le nomme interne des hôpitaux et hospices civils de Paris. Ce qui lui permet  d'alléger le coût de la charge financière de ses études pour ses parents.

Il travaille dans le laboratoire de M. Bussy et plus tard dans celui de M. Devergie, médecin légiste, et utilise le nouvel Appareil de Marsh qui permet de révéler dans des matières organiques d'infimes  quantités de métaux et  l'arsenic.  

Il se livre ensuite à des recherches spéciales qui concernent des applications pour la culture de la canne à sucre et la culture du polygonum tinctorium (pour la production d'indigo). Il publie plusieurs mémoires dans le Journal de Pharmacie (1840-1841).

C’est quand Hervy voyait arriver le moment si ardemment désiré d’appeler auprès de lui sa famille et de lui donner, en retour de ses sacrifices, cette aisance et ce bonheur pour lesquels il n’avait épargné ni veilles ni fatigues ; c’est alors que sa santé, qu’aucun excès de travail n’avait pu affaiblir, semblait lui promettre de longs jours ; c’est quand des propositions très avantageuses venaient de lui être faites pour l’exploitation d’un procédé fort économique d’extraction de l’indigo qu’il avait découvert en continuant ses recherches sur le polygonum, qu’il tomba les armes à la main, au champ d’honneur de la science, victime d’un de des terribles accidents qui trompent les prévisions humaines, détruisant en un instant toutes les espérances et brisent une famille.

E.Forestié neveu dans Biographie de Tarn et Garonne n° 22 AD82

 

   

Il utilisait le nouvel appareil de M. Thilorier pour préparer de l'acide carbonique liquide . Au moment de balancer le cylindre pour opérer le mélange de l'acide carbonique et du bicarbonate de soude, une explosion terrible eut lieu.

 

Osmin Hervy mourut le 3 janvier 1841 à l'hôpital de la Pitié à onze heures du soir.

 

 

 

 

Le 5 janvier la chapelle de l’hôpital de la Pitié était trop étroite pour contenir tous ceux qui voulaient s’associer à ce deuil de la science, et rendre les derniers devoirs à une si noble et intéressante victime ; autour de ce modeste cercueil vinrent se ranger tous les professeurs de l’Ecole de Pharmacie en robe ; M. Orfila, doyen de l’Ecole de Médecine ; MM. Dumas et Pelouze, membres de l’Institut ; M. Eugène Janvier, député du Tarn-et-Garonne, et un  grand nombre de professeurs et de savants distingués.

Une souscription fut immédiatement ouverte parmi les condisciples et les amis d’Hervy, pour obtenir une concession à perpétuité dans le cimetière Mont-Parnasse, et y élever le modeste tombeau qui marque la place où repose le corps d’Hervy et sur lequel est gravée une inscription qui rappelle l’événement.

E.Forestié neveu dans Biographie de Tarn et Garonne n° 22 AD82

 

On peut lire les discours qui ont été prononcés lors des obsèques ici

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