Dans l'Express du midi 7 mars 1930, on pouvait lire
Les obsèques de deux victimes
Jeudi matin ont eu lieu, en présence de toutes les autorités civiles, militaires et religieuses et d’une nombreuse affluence, les obsèques de m. Gay, tailleur, place Lalaque, victime de l’inondation, et celles de M. Adolphe Poult, qui trouva une mort glorieuse au cours d’un des nombreux sauvetages Adolphe Poult, un de nos pilotes de la guerre mondiale, titulaire de plusieurs citations, était l’animateur des diverses Société de notre ville. Jamais on ne l’avait sollicité en vain : aussi Montauban pleurera longtemps cet homme de bien dont la disparition cause de grands vides dans tous les milieux. Poult a eu une mort digne de lui ; et, suprême consolation, le ministre de passage à Montauban, ainsi que nous l’avons relaté par ailleurs, lui a décerné la Légion d’honneur au titre posthume. Nous nous inclinons respectueusement devant ces deux dépouilles et prions la famille Gay, Mme Poult et ses deux enfants, ainsi que M. Poult père, de trouver ici l’expression de toute notre vive sympathie. |
Dans le livre "Notre Quercy" d'Adrien Ruayres en 1949, les Caussanel visitent le Quercy et sont de passage à Montauban, en 1948.
Les Caussanel s'en furent visiter une fabrique de biscuits située près de la gare. L'attention du voyageur qui passe près de ses murs est attirée et sa gourmandise subitement tentée par une chaude et délicieuse odeur de vanille qui se répand aux alentours. Après avoir fait leur provision de biscuits nos voyageurs demandèrent à voir le directeur. -"Monsieur, lui dit Robert, du plus loin qu'il me souvienne (il est vrai que je suis encore jeune) je connais et j'aime vos biscuits. Est-ce que votre fabrication a son origine dans les productions agricoles du pays?" -"C'est l'abondance des oeufs dans ce pays de grain et de volailles, qui a donné à mon grand-père l'idée de fabriquer des biscuits. En outre nous utilisons, à l'exclusion des farines d'autres provenances, les meilleures farines des coteaux de la région; les meuniers en font la sélection pour nous." L'entretien fut interrompu par une conversation téléphonique au cours de laquelle il fut question des quinze caisses de 1000 oeufs que le jeune directeur venait de rapporter d'un marché voisin. -"Les gousses de vanille poursuivit le directeur, nous arrivent du Mexique". -"Combien d'ouvriers employez-vous? " -"Une cinquantaine, appartenant aux deux sexes". [...] Il leur fit visiter la salle des fours. "Nos fours expliqua-t-il, sont des sortes de tunnels de longueur variable, chauffés au gaz ou au mazout, et que traversent, entrainés par une chaine sans fin, des trains de plateaux alvéolés portant les biscuits. Celui-ci mesure 18m de long; les biscuits le parcourent en 12 minutes; entrés sous forme de pâte ils en sortent dorés, durs et craquants." |
lire aussi https://www.persee.fr/doc/rgpso_0035-3221_1957_num_28_1_1446
Le 30 avril 1822, à Rodez, Jean Poult, pâtissier, (y habitant depuis plus de quatre ans, né à Sente, canton des grisons en Suisse le 6 août 1796, fils de Jean Poult habitant à Sente, ci présent et consentant et d’Anne Bardola mariés, habitante au dit Sente) épouse Jeanne Bro fille de Jean Baptiste Bro, facturier habitant à Saint Genièz d'Olt (vue 19/26).
Je n'ai suivi la généalogie que de deux des enfants du couple: Jean Baptiste et Jean Adolphe. Jean Baptiste se marie à Montauban avec la fille d'un confiseur rue des Carmes à Montauban. Il est originaire de Grisolles*.
Jean Adolphe est pâtissier confiseur à Rodez. Il se marie à Rodez et le couple a un fils Jean Emile qui nait le premier septembre à Rodez.
Jean Baptiste POULT est installé à Montauban, comme confiseur avec son beau père Jean TIMBAL, rue des Carmes, en 1869. Son neveu, Jean Emile POULT se marie à Villefranche de Rouergue avec une fille de pâtissier en septembre 1886. Dans son acte de mariage il est précisé qu'il habite Montauban.
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annuaire Trn et Garonne 1869 |
annuaire Tarn et Garonne 1891 |
En 1891, Jean TIMBAL, né vers 1796, est âgé et a du laisser son commerce à son gendre Jean Baptiste POULT et son neveu. En 1913, le pâtissier rue des Carmes est Laurent PERIES. Et cette pâtisserie restera dans la famille PERIES jusqu'au départ à la retraite de Jean Ckaude PERIES. (j'avais rencontré Jean Claude PERIES, qui a une retraite active avec sa boutique d'antiquité rue d'Elie, pour l'écriture de l'article sur Hubert Bergère )
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Pour un article dans La Dépêche du Midi, Jean Louis PERIES explique:
annuaire du Tarn et Garonne 1913 |
photo :Groupe Facebook les Amis du Vieux Montauban - Grégory PAMADOU |
On retrouve d'anciennes cartes postales avec les commerces POULT (Conserverie Emile Poult, et magasin papiers cigarettes)
la Mandoune (photo Montauban il y a 100 ans C Belser) |
en haut du pont des Consuls |
annuaire du Tarn et Garonne 1929 |
annuaire du Tarn et Garonne 1936 |
Puis la biscuiterie, que j'ai connue dans mon enfance s'est intallée avenue de Mayenne à Villebourbon. Il y avait un magasin d'usine où l'on pouvait acheter des assortiments de biscuits au poids.
Cette usine est maintenant abandonnée. C'est dans la zone d'Albasud qu'a été créée une usine plus moderne. le groupe a gardé le nom POULT |
J'ai trouvé sur Internet quelques anciennes publicités
nous avons une reproduction de celle-ci sur le sous-main des AD82 |
Dans les biscuits ordinaires vous avez peut-être connu celui-ci. On les achetait à petit prix par sac de 1 kg. Certains ont peut-être appris à lire avec... |
Pour l'ancienne usine de l'avenue de Mayenne, voir http://patrimoines.laregion.fr/fr/rechercher/recherche-base-de-donnees/index.html?notice=IA82100343 et pour la reconversion du site https://www.youtube.com/watch?v=DUKfji4NUBY
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Adolphe POULT (Adolphe Martin Charles Gervais), fils d'Emile est né le 15 juin 1895 à Montauban au 17 rue des Carmes. De la classe 1915, on peut trouver sa fiche matricule militaire qui nous apprend qu'en 1917, il est passé dans un régiment d'aviation. La même année, il se mariait à Montpellier avec Jeane Victorine Madeleine SYRIEYX (noté en marge de son acte de naissance)
Le 3 mars 1930, le quartier de Villebourbon est inondé, les maisons s'écroulent.
Les maisons s'écroulaient. J'ai vu depuis chez moi le café de la Renaissance au coin de la rue Chamier s'effondrer. Adolphe Poult était dans une barque et récupérait les gens. Ils criaient. C'était la panique. L'eau arrivait t également par les égouts. Adolphe Poult est allé chercher le garde mobile Maubé qui était cantonné à la caserne La Hire, à minuit. C'est en sautant dans la barque d'un arbre ou d'une fenêtre que ce dernier a fait chavirer la barque. Adolphe Poult et le garde se sont noyés tous les deux. témoignage de Jean Garrigues dans: |
Ma grand-mère qui a fait partie des victimes évacuées avec ses parents et son fils a souvent parlé de cet évènement.
au-dessus de l'entrée de l'église Saint Orens à Villebourbon se trouve un vitrail rappelant le sacrifice d'Adolphe Poult. |
Le quai qui borde le Tarn côté Villebourbon se nomme "Quai Adolphe Poult" et un buste du sculpteur montalbanais Flavio de Faveri s'y trouve fiche patrimoine |
Pour ce qui concerne la généalogie de la famille Poult, j'ai été particulièrement aidée par le généanet de https://gw.geneanet.org/jlrobert2001?lang=fr&pz=jean+louis&nz=verrimst&p=jean&n=poult&oc=1
Merci à Simone pour le Contrat de mariage des parents de Marie Anne TIMBAL (épouse de Jean Baptiste POULT)
Et en dépouillant le notaire Borel à Montauban, je sais que je devrais trouver le contrat de mariage de JeaN Baptiste POULT et peut-être d'autres documents.
Martine