Les origines de ma famille maternelle se trouvent dans le Tarn et Garonne et plus précisément autour de Montauban. J’ai écrit des articles dans le présent blog sur mon grand-père Fernand LABRO, sur son parcours en 14-18, sur son ami Raymond BRU, et aussi sur la tuilerie-briqueterie qui a été mise à jour en 2008 à Fonneuve dans un champ en face de son ancienne maison. Ma grand-mère Joséphine MARRE, épouse de Fernand, bien que née dans le lot, suite aux déplacements de son père Jean MARRE, gendarme à cheval, a ses ancêtres essentiellement originaires de Lamothe-Capdeville.
Martine supposant que mes « MARRE » pouvaient avoir un lien avec « Henri MARRE » de Montauban, je me suis intéressé à cet homme sans découvrir de liens à ce jour.
Qui était donc Henri MARRE, artiste peintre montalbanais ?
J’ai complété, de renseignements glanés sur le net, les informations figurant sur le catalogue d’exposition du Musée du Pays Vaurais de Paul RUFFIÉ « Autour d’Henri Martin, les Chemins du post-impressionnisme ».
Portrait d’Henri MARRE Musée d’Art Moderne à Collioure |
Sébastien (dit Henri) MARRE est né le 24 janvier 1858 à Montauban d’un père menuisier. Il grandit au bord du Tarn. Il a appris le dessin chez les Frères et il a pu aussi s’inspirer d’Ingres au Musée. Il fréquente l’école des Beaux-Arts de Toulouse de 1875 à 1878 où il perfectionne son dessin avec Jules de LACGER (peintre et photographe à Toulouse des années 1860 jusque vers 1888). Il suit les cours du Maitre Jules GARIPUY °1817+1893 (ami d’Eugène DELACROIX, devient conservateur du Musée des Augustins de Toulouse). |
Avec Henri MARTIN (1860-1943), Jean Louis Paul GERVAIS (1859-1944), Antoine BOURDELLE (1861-1929) et Achille LAUGÉ (1861-1944) ils forment ensemble un cercle d’amis. Il partage des prix avec GERVAIS et MARTIN en 1877 et 1878. Henri monte à Paris avec son ami Henri MARTIN :
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Henri MARRE Musée Paul DUPUY à Toulouse
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A l’école des Beaux-Arts de Paris il suit quelques temps les cours de Jean Paul LAURENS (1838-1921) avant de poursuivre ses études de 1880 à 1883 dans l’atelier d’Alexandre CABANEL (1823-1889).
Le Salon des Artistes Français lui permet de participer jusqu’en 1899.
Sa production des années 1880 comporte de classiques portraits, tableaux d’histoire et sujets paysans.
Henri est peu à l’aise à Paris et il ressent un irrésistible appel de son pays montalbanais qui voit son retour en 1883 à St Maurice près de Lafrançaise puis à Montauban où sera installé son atelier. Henri est un petit homme sec, aux yeux bleus avec une barbe pointue. Loin de son atelier il est partout en recherche d’un site pittoresque ou d’une vieille ferme pour poser son chevalet. |
1906 Maison Larroque Musée des Beaux-Arts de Carcassonne |
1889 Jeune fille dans un pré Provient d’un legs |
Le legs provient d’Albert Nicolas DOLLINGER, apparenté aux descendants de l’écrivain montalbanais Emile POUVILLON (1840-1906). Henri MARRE et Antoine BOURDELLE () présent dans le legs étaient des protégés d’Emile.
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Dans ses souvenirs en 1910 sur Emile POUVILLON, Edmond GALABERT nous écrit :
Références : Gallica.
Dans l’ouvrage de 126 pages d’Edmond GALABERT figure le cliché d’Emile POUVILLON réalisé par d’Achille BOUÏS d’après un fusain d’Henri MARRE . |
Dans la Revue du Tarn du 15 juin 1938 Pierre VIGUIÉ nous parle du lien très fort entre Emile POUVILLON et Henri MARRE : |
Je n’ai pas retrouvé l’article de la Dépêche du 04/07/1901 ni celui du 06/03/1887 du Petit Montalbanais, ni la composition de la Fin de la Journée. Par contre vers 1901 voilà « Les Moissonneurs » :
Vers 1901 : les moissonneurs
Henri MARRE fit découvrir le village de Collioure à son ami Henri MARTIN qui venait souvent à Montauban et se plaignait de son absence de l’atelier.
1910-1920 Pont d’Orthez |
Paysage du midi |
Place à Montauban en automne
1915 Paysage de Collioure Musée d’Art Moderne de Collioure |
1915 Rue de Collioure Musée d’Art Moderne de Collioure |
C’est dans l’ivresse du plein-air qu’Henri MARRE a trouvé définitivement son style et ses sujets.
Il réalisera plusieurs portraits de proches dont ceux de Louis MONZIÈS (1849-1930 peintre, graveur et aquafortiste) bibliothécaire ou d’Emile POUVILLON (1840-1906) critique et écrivain.
Portrait de Camille Deymes (1876-1958) Musée de Lavaur (81) |
Portrait présumé de Mme Marzelles |
En 1891 Henri est nommé comme professeur de dessin artistique au cours Public Municipal où il sera secondé en 1909 par son neveu Jules SOUREILLAN. Il y sera élevé en 1901 au grade d’Officier d’Académie.
A 52 ans Henri se marie à Toulouse avec Marie CASTANIÉ âgée de 30 ans. Ils auront ensemble une fille unique Jeannette MARRE qui sera plus tard peintre comme son père et se fera appeler Sébastienne MARRE.
Henri MARRE partira en retraite en 1920 en quittant son poste de professeur au cours Public Municipal. Il meurt à Collioure en 1927. |
Peinture de Sébastienne MARRE |
Je terminerai son évocation en montrant sa signature et indiquant qu’il existe une rue Henri MARRE à Montauban :
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Lieux où il est possible de voir des œuvres d’Henri MARRE : Musée Ingres à Montauban, Musée d’Art Moderne à Collioure, Musée des Augustins (ou des Beaux-Arts) à Toulouse, Musée Paul DUPUY à Toulouse, Musée des Beaux-Arts à Carcassonne. |
Clovis
voir aussi:
Henri Marre à la Ramière avec Emile Pouvillon
dans les pas d'Henri Marre à Collioure