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    Le 5 août 1759, Voltaire écrivait à d’Alembert : « Connaissez-vous , mon cher Philosophe, un Siméon La Valette ou Siméon Valette, ou Simon Valet, lequel fait des lignes courbes et de petits vers ? Il se réclame de vous, mais j’ai perdu sa lettre. Je ne sais où le prendre : où est-il ? et quel  homme est-ce »

    Et quelques jours plus tard il ajoutait : « Votre Siméon Valette, ou Valet, ou La Valette, est chez moi, mon cher Philosophe : il s’est fait moine dans mon couvent ; mais on ne reçoit pas les moines sans savoir d’où ils viennent et qui ils sont. Cet homme ne donne aucuns renseignements ; il parait assez bon diable, mais je veux savoir au moins qui est ce diable. Où l’avez-vous connu ? Qui répond de lui ? Quis ? Quid ? Ubi ? Quibus auxiliis ? Cur,quomodo, quando ? »


    D’Alembert, qui servait de premier ministre à la royauté littéraire de Ferney, se hâtait de répondre :

    « Le nouveau moine ou frère –lai que vous venez de recevoir, mon cher et illustre maître , m’a été adressé il y a quelques années par une nièce de  Melle Quinault, qui est mariée à Bourges, et qui me le recommanda. Il me parut, comme à vous, assez bon diable, et d’ailleurs je lui trouvai quelques connaissances mathématiques ; il présenta quelques temps  après à l’Académie  des sciences  un traité de Gnomonique, qu’elle approuva  et qu’il m’a fait l’honneur de me dédier. Depuis ce temps, il a été errant de ville en ville, et m’a écrit de temps en temps  pour m’engager à le placer sans que j’en ai pu trouver les moyens. Je suis aise qu’il ait trouvé asyle  chez vous  et je crois que vous pourrez en tirer quelque secours. Au surplus je ne vous demande vos bontés pour lui qu'autant qu'il s'en rendra digne"

     Gustave Garrisson dans Biographie du Tarn et Garonne E. Forestié neveu AD82 n°22

     Le personnage dont il est question dans cet échange est Siméon VALETTE-FALGOUS. Il est né le 28 avril 1719 à Montauban, baptisé à l'église Saint Jacques, le 30 avril. Son parrain est Siméon St Faust, marchand. Le père Guillaume Valette-Falgous est dit "suivant les finances", sa mère Marie Valette. (23/65 AD82 en ligne).

    D'après la biographie écrite par Gustave Garrisson, Guillaume Valette-Falgous était ancien chirurgien puis employé dans les finances. Il aurait été compromis dans la catastrophe de Law , condamné sévèrement et ruiné.

    Le frère aîné de Siméon, Jean dit Pénot devint peintre. Un second frère licencié es-droit mourut à Bourges, un troisième fit de la musique et une sœur se consacra à l'étude des sciences exactes. 

    Quant à Siméon, il fut soldat, marin, il erra dans le pays brocantant les tableaux de son frère. Il s'intéressa à l'astronomie, aux mathématiques. Voltaire aurait été inspiré par lui pour écrire "le pauvre diable"

    Voltaire le renvoya à Montauban où il trouva un emploi dans les bureaux des finances et ouvrit un cours de mathématiques. Il eut entre autre élève Anne Jean Pascal Chrysostome Duc-Lachapelle 

    Il a laissé des travaux manuscrits sur la trigonométrie, le pilotage, l'algèbre...

    ainsi que des textes en vers, dont celui-ci que chacun reconnaîtra: à lire ici

     

    Il décéde le 29 décembre 1801 à l'Honor de Cos à l'âge de 81 ans. J'apprends dans l'acte de décès qu'il est marié à Catherine Vergnés et qu'il est propriétaire d'une maison à Léribosc (vue 14/32 Honor de Cos archives numérisées AD82)

    Le mariage semble être non filiatif Siméon Valette Falgous (51 ans) a épousé la jeune Catherine Vergnés en 1770.

     

     

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    Lorsque je suis aux Archives à Montauban, il n'y a pas de temps perdu...

    En attendant les documents commandés, je feuillette les ouvrages qui sont dans la salle de lecture.

    Je lis régulièrement le livre ci-contre.

    C'est là que j'ai découvert l'existence d'Osmin HERVY.

    Aucun nom de rue à Montauban...

    Il est tombé dans l'oubli...

     

    Osmin HERVY est né à Montauban le 21 août 1815, à 6 h du soir, au domicile de ses parents  avenue Villenouvelle.

    Son père Antoine HERVY (45 ans) est pharmacien, son épouse Marie Elizabeth DUPERROI

     Une première curiosité dans l'acte de naissance:

      

    On parvient à lire Osmin dans la marge de l'acte.

    mais dans la rédaction de l'acte:

      curieux

     

     Antoine Hervy, originaire de Paris est ancien pharmacien major des armées. Il se retire à Montauban après les événements de la Bataille de Toulouse en 1814

    Son fils Osmin, fera ses études au Collège et sera reçu bachelier es-lettres. Pour tester son goût pour d'éventuelles études de pharmacie, il est placé chez un pharmacien réputé de Montauban: M Matrès père.

    A 18 ans, il part alors à Bordeaux chez M. Barbet "l'un des pharmaciens les plus instruits" . Il reste 2 ans à Bordeaux, et désireux de s'instruire davantage, arrive à Paris vers la fin de l'année 1836, pour rentrée à l'Ecole de Pharmacie. Il est rapidement un des plus brillants élèves. Après une année d'étude, il reçoit le premier prix de chimie et le deuxième prix de toxicologie. Un nouveau concours le nomme interne des hôpitaux et hospices civils de Paris. Ce qui lui permet  d'alléger le coût de la charge financière de ses études pour ses parents.

    Il travaille dans le laboratoire de M. Bussy et plus tard dans celui de M. Devergie, médecin légiste, et utilise le nouvel Appareil de Marsh qui permet de révéler dans des matières organiques d'infimes  quantités de métaux et  l'arsenic.  

    Il se livre ensuite à des recherches spéciales qui concernent des applications pour la culture de la canne à sucre et la culture du polygonum tinctorium (pour la production d'indigo). Il publie plusieurs mémoires dans le Journal de Pharmacie (1840-1841).

    C’est quand Hervy voyait arriver le moment si ardemment désiré d’appeler auprès de lui sa famille et de lui donner, en retour de ses sacrifices, cette aisance et ce bonheur pour lesquels il n’avait épargné ni veilles ni fatigues ; c’est alors que sa santé, qu’aucun excès de travail n’avait pu affaiblir, semblait lui promettre de longs jours ; c’est quand des propositions très avantageuses venaient de lui être faites pour l’exploitation d’un procédé fort économique d’extraction de l’indigo qu’il avait découvert en continuant ses recherches sur le polygonum, qu’il tomba les armes à la main, au champ d’honneur de la science, victime d’un de des terribles accidents qui trompent les prévisions humaines, détruisant en un instant toutes les espérances et brisent une famille.

    E.Forestié neveu dans Biographie de Tarn et Garonne n° 22 AD82

     

       

    Il utilisait le nouvel appareil de M. Thilorier pour préparer de l'acide carbonique liquide . Au moment de balancer le cylindre pour opérer le mélange de l'acide carbonique et du bicarbonate de soude, une explosion terrible eut lieu.

     

    Osmin Hervy mourut le 3 janvier 1841 à l'hôpital de la Pitié à onze heures du soir.

     

     

     

     

    Le 5 janvier la chapelle de l’hôpital de la Pitié était trop étroite pour contenir tous ceux qui voulaient s’associer à ce deuil de la science, et rendre les derniers devoirs à une si noble et intéressante victime ; autour de ce modeste cercueil vinrent se ranger tous les professeurs de l’Ecole de Pharmacie en robe ; M. Orfila, doyen de l’Ecole de Médecine ; MM. Dumas et Pelouze, membres de l’Institut ; M. Eugène Janvier, député du Tarn-et-Garonne, et un  grand nombre de professeurs et de savants distingués.

    Une souscription fut immédiatement ouverte parmi les condisciples et les amis d’Hervy, pour obtenir une concession à perpétuité dans le cimetière Mont-Parnasse, et y élever le modeste tombeau qui marque la place où repose le corps d’Hervy et sur lequel est gravée une inscription qui rappelle l’événement.

    E.Forestié neveu dans Biographie de Tarn et Garonne n° 22 AD82

     

    On peut lire les discours qui ont été prononcés lors des obsèques ici

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  •  Tout le monde a déjà vu ces affiches ou leurs reproductions.

    J'en ai photographiées quelques unes lors d'une exposition rétrospective en 2013 à Moissac.

     Il s'agit des œuvres de Firmin Bouisset.

    Ce que tout le monde ne sait peut-être pas, c'est que cet artiste est moissagais.

    Le regretté Henri Ena avait consacré un numéro de sa revue "scènes et personnages de la vie moissagaise" n°18 à cet artiste.

     

    Il est difficile de trouver la version papier de ces revues (version papier glacé), mais je viens de trouver un DVD qui les compilent toutes:

    http://www.moissacastorga.com/dvd-henri-ena/

    Firmin Bouisset:

     

     

        

    est né Firmin Maurice Etienne à Moissac le 2 septembre 1859 à 6h du soir au domicile de ses parents:

    Cyprien Jules BOUISSET, maître meunier au moulin de Saint Benoit, âgé de 22 ans

    et

    Marguerite Justine LABARDE, sans profession, âgée de 23 ans

    présents pour la déclaration de naissance:

    les sieurs Raymond CASSAN, âgé de 42 ans, sergent de ville

    et Jean DUTHIL, âgé de 59 ans, tailleur d'habits

    tous deux de la commune de Moissac.

    le père a signé 
     

    Laissons Henri Ena nous parler de cet artiste moissagais 

     

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