• Germain PENCHENAT

      

    Mon grand-père maternel Germain PENCHENAT est né le 8 octobre 1897 à Labastide Saint Pierre, jumeau de Denis Penchenat .

    Sa mère Marie Delmas meurt peu après sa naissance .Sa soeur et marraine Paulonie née en 1888 les élèvera ainsi qu’ Antonin ( mon grand-père paternel .... mes parents étaient cousins ) avec l’aide de leur père Antonin dit Toinil .

    Extrait d’une lettre le concernant:

    Pendant la guerre il avait fait vaillamment son devoir.

    Engagé volontaire à 18 ans pour la durée de la guerre,il combattit d’abord au front puis désigné pour faire partie de l’armée d’Orient il y resta jusqu’à la fin des hostilités.”

     

    j' ai trouvé dans le tiroir de l' armoire de ma grand-mère des cahiers sur lesquels il écrivait ses souvenirs

    sur celui des “Chansons d’Orient “ se trouve une émouvante lettre:

    Simple lettre

    “Souvenir d’un poilu”

    Madame je dois refouler mes larmes

    Et bien tristement écrire ces mots

    Pourrai-je jamais calmer vos alarmes

    Quand je dois brisé ,taire mes sanglots.

    Mais je l’ai juré sur la froide tombe

    Où dort à jamais votre cher enfant

    Qui m’a dit : un jour si je tombe

    Toi mon seul ami ,écrit à maman

    En des mots très doux ,simples et sincères

    Dis lui que son fils couche glorieux

    Prés de succomber,évoquait sa mère.

    Maintenant j’ai peur devant cette lettre

    J’aurais tant voulu m’exprimer

    J’y mets tout mon coeur alors que peut-être

    Étant sa maman vous ne comprendrez pas.

    Vous deviez l’aimer votre fils madame

    Moi je l’adorais , il était si bon.

    Pour l’humble ouvrier vibrait sa grande âme

    On est tous égaux ici sur le front

    Je le vois encore au bord de l’Argonne

    Quand il fut frappé devant l’ennemi

    J’étais prés de lui, le diable en personne

    Était déchaîné arme de fusil .

    Je le vis chargeant dans une bravade

    Dans les lourds teutons avec des yeux fous

    Tandis qu’eux cerner criant :Kamades?

    Ils levaient les bras pour passer chez nous.

    Ah ! qu’il était beau se battant superbe

    Narguant la mitraille lorsque tout à coup

    Un éclat d’obus l’étendit sur l’herbe

    Ayant en plein front un énorme trou .

    Je revois encore cette boucherie

    Quand couvert de sang , blessé à mon tour

    J’allais chercher pour sauver sa vie

    Votre fils chéri , votre seul amour.

    Hélas je devais le retrouver inerte.

    Tombe en Français , soldat du devoir.

    Celui dont je pleure la cruelle perte

    Confondons meurtrie nos deux désespoir

    Je le vengerais ,sachez le madame

    Je le vengerais séchez vos pleurs

    Et s’il le faut qu’à Dieu je rende mon âme

    Ils auront payé bien cher nos douleurs.

    Je suis orphelin ,tout seul sur la terre

    Pour tout je n’avais que lui votre cher enfant

    Voulez vous madame remplacer ma mère

    C’est si doux au front d’avoir sa maman

    Penchenat Germain

    écrit en souvenir d’un camarade tombé pour la France

    écrit alors qu’il était dans le 1er régiment de chasseurs d’Afrique en 1918

    A la fin du cahier, le récit de la campagne d’ Orient .

    Ils partirent de Grèce puis combattirent en Serbie et sur les actuelles frontières de la Roumanie et de la Hongrie et cela jusqu’au 16 juin 1919 .

                                                    Pays et souvenirs d’Orient 1918-1919

                                                   ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

     

    Arrivé le 11 mars au 1° chasseurs d’Afrique cantonné à Isiklar macédoine turque.

    Quitté le 15 avril pour étapes Yenid -je -varda 16 Wertekop et rendu le18 pour resté au bivouac de Samarinovo parti de ce camp pour allez à la revu du 4 juillet à Salomique de retour au bivouac ,le 20 :par Topsine .Jenid-je- vardar Wertekop et Samarinovo bivouac

    Départ pour la grande offensive d’Orient le 12 septembre Wertekop .Voladovo Ostrovo Banica et Klabuscita jusqu’au 21 .

    Parti de ce jour direction Monastir prise de Prilep le 23 contourner la défense de Véles pour couper l’ennemi à Urumki et prise d’Usbuk le 29 le 30 à midi armistice de la Bulgarie

    Nous repartons le 2 octobre direction Nich étapes à Greschar .le 10 Lisberasd le 11 Balusnika le 12 Balousmika .le 14 Bella-Pollanska le 15Gniajevaz le19 Sajekar le 20klestina le 21 Borr.Arrivée à Mosna le 23 au matin apparition du Danube le 24 départ par la montagne et à la nuit tombante nous recevons une forte fusillade nous prenons combat d’ou nous arrivons le 25 à Zabukowakz d’où nous restons. Le 30 octobre armistice avec l’Autriche Hongrie et la Turquie .Départ Zabukowakz le 3 novembre pour Goloubatz .Armistice avec l’allemagne le 11 novembre .Nous repartons le 27 de Goloubatz pour Grasdiste d’où nous embarquons le 29 à 8 heures du matin pour 2 heures de traversé débarqués à Bazias territoire Hongrois à 10 heures .Parti de Bazias pour Vraschegagele d’où nous restons jusqu’au 3 décembre parti de ce lieu pour Tenevar jusqu’au 1° janvier 1919. embarqué pour se rendre à Arad pour l’ordre de cette ville dont nous avons pris les positions 9 jours quitté ce lieu le 3 mai pour débarqué à Szeged le 4 mai nous en sommes à 6 kilomètres petit patelin Dorosma.quitté Dorosma le 16 juin

     

     

    Noms des villes qui ont changés

    Nich :Nils

    Salonique :Thessalonique

    Tenevar:Timisoara

    Maonastir :?Bitola

    UsKub ?Skoplje

     

    Nous retrouverons Germain PENCHENAT, durant les inondations de 1930 dans un prochain article

    Yahoo!

  • Commentaires

    1
    tatoomsutra
    Dimanche 8 Juillet 2018 à 08:56

    Wouah ! Dur et magnifique ce poème. On en sort pas indemne après lecture. La fin est si touchante ! Sais tu de qui il parlait ? As tu pu retrouver son identité ?

    Béatrice

      • Simone
        Dimanche 8 Juillet 2018 à 15:38
        Aucune idée surtout qu'il a fait 5 ans de guerre
    2
    tatoomsutra
    Lundi 9 Juillet 2018 à 08:08

    C'est dommage. T'imagine si tu avais pu savoir de qui il parlait que tu avais retrouvé sa famille leur surprise en découvrant ce poème. J'en ai des frissons. Certes peut-être en auraient ils rien eu à faire. Ce poème est tellement touchant qu'on a envie d'en savoir plus sur cet homme, cet inconnu et cette femme pleurant son enfant.

    Magnifique !!!

    Béatrice

    3
    Lundi 9 Juillet 2018 à 08:22

    Et vous ne connaissez pas la suite (j'ai encore quelques articles à paraître sur Germain PENCHENAT)... Il faut remercier Simone de nous faire partager son histoire familiale. 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :