• Henri Loranceau

    Henri Loranceau

     Le 29 octobre 2018, je désirais en hommage à mon grand-père mettre le petit mot suivant sur le groupe du Tarn et Garonne. 

    En hommage à mon grand-père Henri Loranceau

    « IL est mort le 16 octobre 1918, il était né le 26 octobre 1888, il n'a pas fêté ses 30 ans ! Au décès de ma grand-mère en 1980, 62 ans plus tard, j'ai trouvé dans son portefeuille, une lettre adressée au maire de Montauban datée du 31 octobre 1918. Cette lettre demandait d'avertir ma grand-mère du décès .. "avec tous les ménagements nécessaires en la circonstance" Mais elle habitait alors à Toulouse, partie pour travailler à la cartoucherie.. Cette lettre a donc suivi un circuit administratif et le 11 novembre ma grand-mère est allée, avec sa sœur, danser !! nos hommes vont revenir !! Elle a été prévenue, 3 jours après .. »

                     

     

    D’abord en quelques mots quand les Français ont-ils appris la fin de la guerre ? Wikipédiia nous dit ; L’armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15 , marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre. Le cessez-le-feu est effectif à onze heures , entraînant dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons, et annonçant la fin d'une guerre qui a fait pour l'ensemble des belligérants plus de 18,6 millions de morts, d'invalides et de mutilés, dont 8 millions de civils. Les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d'État-Major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Plus tard, le 28 juin 1919, à Versailles, est signé le traité de paix, qui met réellement fin à l'état de guerre.

    C’est donc le 11 novembre à 11 heures que la population a su ..

    C’est important pour la suite de mon histoire

    A la demande de Martine, pour envoyer un article plus précis au blog, je me suis plongée dans les documents que je possède

    Et là surprise !!

    Je regarde d’abord en souvenir le courrier de mes grands-parents,

    Je n’ai que les dernières lettres :

     

    Celles d’Henri

    La première est du 3 juillet 1918 Front de l’Oise (Feuquières)

    Courrier écrit sur le papier avec en tête du foyer du soldat, union franco-américaine

     

     

     

    3 juillet 1918

    Il y a quelques renseignements familiaux

    Mais une phrase intéressante :

    "Demain nous fêtons les Américains et espérons qu’ils donneront assez de pinard

    Et puis la perspective d’une permission ..

    21 août 1918

    Il accuse réception de deux lettres de Marcelle (du 15 et 16), le courrier arrive assez vite. Il parle de sa prochaine permission, encore 8 septembre 1918

    Il a reçu 2 lettres du 4 et 5 septembre.

    « Ces derniers jours je n’étais pas bien, tout me faisait mal, la gorge principalement, mais au bout de deux jours, plus rien. » et un peu d’humour  : « Les hôpitaux ne veulent pas de moi, et je crois que je tiendrais jusqu’au bout. »

    10 octobre 1918

    Il a reçu la lettre du 2 octobre,

    Rien d’intéressant,

    11 octobre 1918

    Une lettre très laconique :

    « Tu es heureuse de voir que l’Allemagne demande la paix, mais j’ai bien peur que ça ne prenne, je suis un peu enrhumé, mais ce ne sera rien, les nouvelles ici sont pas fameuses, nous sommes dans un trou »

    15 octobre 1918

    L’écriture est très perturbée

    Henri Loranceau

     

     

     

    « il y a encore du nouveau et espérons que la paix va arriver »

     

     

    Et puis plus rien ….il est mort le 16 octobre

    Lettres de Marcelle

    Elles sont plus longues, plus précises. J’ai découvert par les lettres d’Henri qu’il n’avait pas le même niveau épistolaire que ma Mémé, mais qu’importe, ils s’aimaient, les fins de lettres le prouvent !!

    Ces lettres sont sans doute, celles que l’armée lui a retournées et qu’il n’a sans doute jamais lues.

      

    11 octobre 1918

    Aucun fait important

    « J’ai fait vacciner notre poupée (ma mère Dédé) à cause de cette fièvre qui sévit un peu partout…. J’espère que la paix va être signée.. nous reviendrons heureux comme avant »

    15 octobre 1918

    Cette lettre a donc été écrite la veille de sa mort, le jour où Henri griffonnait ce petit mot si laconique..

    Elle s’excuse de ne pas lui avoir écrit pendant deux jours.

    « … mais j’étais allée dimanche au cinéma et je suis tombée. J’étais toute courbaturée et le bras droit me faisant du mal. A l’heure actuelle il n’y parait plus rien. »

    Et elle termine sa lettre par un terrible « adieu » et une déclaration d’amour enflammée.

    « Si seulement, mon amour était ici .. Il me réchaufferait et il s’en chargerait. N’est-ce pas mon chéri ! Espérons que cela sera sous peu.

    Adieu, mon aimé. Je te quitte, non sans toutefois te couvrir de mes …..

    Ta toute tienne qui t’aime beaucoup »

    16 et 21 octobre 1918

    Henry est décédée, Marcelle va continuer à lui écrire deux lettres

    Puis plus rien. Elle s’inquiète du silence de son mari.

      

    Les autres lettres

    C’est en les lisant attentivement et surtout en les classant par date, que j’ai compris que mes souvenirs n’étaient pas exacts.

    21 octobre 1918

    Le Brignonen sergent équipe sanitaire 70 envoie une lettre très détaillée à ma mémé.

    Il lui adresse ses condoléances et lui donne des détails sur la mort de son mari.

      

     

    « Il était malade depuis le 10 octobre, et de son cantonnement, il a été évacué vers l’hôpital de Forges-les-Eaux où il est décédé le 16.

    Parti en détachement de Lignières-Chatelain, votre mari nous avait accompagné. Tous nous avons été indisposés, un rhume ordinaire, des maux de tête. Le dimanche voyant que mon ami souffrait toujours, je le fis coucher dans ma chambre et lui donnais mon lit. Il passa une nuit blanche, toussant beaucoup mais pas trop de souffrances.

    Le lundi 14, je prends sa température, 40 ° de fièvre. Le major arrive, il est évacué à Forges les Eaux, seine inférieure.

    C’était la deuxième visite du major, votre mari avait une congestion pulmonaire. Tous les soirs nous lui avons prodigués et lui donnions boissons tièdes, tisanes, lait chaud, œufs et bouillons. Evacué le 14 sur Forges les Eaux, votre mari est mort dans la journée du 16. »

     

     

     

    Cette lettre partie le 21 est arrivée sans doute assez vite.

    Ma grand-mère a reçu ensuite une lettre d’amis de Béziers en réponse à la sienne datée du 26.

    Donc elle a été avertie entre le 22 et le 26. Sans doute d’ailleurs par cette lettre du sergent qui pensait qu’elle avait reçu la notification officielle.

    En effet dans un autre courrier, ce sergent lui dit qu’il est étonné qu’elle n’est pas eu d’avis officiel.

    Et l’avis officiel par de Toulouse le 31 octobre, pour le Maire de Montauban ..

     Alors pourquoi m’être autant trompée entre ce que m’a dit ma mémé et la réalité. Je pense qu’elle m’a fait surtout part de sa culpabilité : une réjouissance alors qu’il était en train de mourir. Et le fait de ne pas lui avoir écrit pendant 2 jours.

    Et d’une séance de cinéma, j’en ai fait un bal. L’armistice étant prochain, mon imagination d’enfant a fait le reste.

     

    Compléments

     

    La caserne de Toulouse:

     

     

     

    Henri Lorenceau est décédé à Forges-les Eaux à l'hôpital complémentaire n°62

       

    Les sources thermales, les hôtels de Forges ont aussi retenu l'attention de l'Armée Française si bien qu'en 1915 s'installe également un hôpital militaire français, le H.C.A. n° 62, réparti dans plusieurs immeubles de la ville, le Casino, l'Hôtel du Parc, l'Hôtel Continental. 

    source

     

     

    un des bâtiments du HCA 62, les Termes

     

        

     

    Théodore Henri LORANCEAU

    Mort pour la France le 1918 (Forges les Eaux - hôpital complémentaire n° 62, 76 - Seine-Maritime (ex Seine-Inférieure), France)

    Né(e) le/en 26-10-1888 à Montauban (82 - Tarn-et-Garonne, France)

    Carrière
     
     
     

    Henri Loranceau et ?

    Henri Loranceau repose dans le caveau familial à Montauban et son nom est inscrit sur le monument aux Morts du cimetière Salonique de Toulouse.

     Claudie

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  • Commentaires

    1
    Samedi 10 Novembre 2018 à 18:05
    2
    CLAUDIE
    Samedi 10 Novembre 2018 à 18:27

    Merci Martine

    sur la photo où il y a deux militaires, mon grand-père est assis

    Peut-être quelqu'un va reconnaitre le deuxième soldat. Il est du Tarn et Garonne.

    3
    Samedi 10 Novembre 2018 à 18:28

    Qu'est-ce qu'il est menu ton grand-père!

    4
    CLAUDIE
    Samedi 10 Novembre 2018 à 19:56

    je fais partie d'une famille de petits  !!

    mon grand-père 1,61 m , sa femme 1,42 m . elle a pesé 36 kg toute sa vie

    ma mère 1,50, mon père 1,63 et moi 1, 55 !! la plus grande de la famille !! mais maintenant je rétrécis.. 

     

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