• L'école avant la guerre de 14

    La scolarité comprend: le primaire, le secondaire voire le technique. Tous les enfants, de 6 à 13 ans passaient sur les bancs de l’école primaire rendue gratuite, obligatoire pour les enfants des deux sexes et laïque depuis les lois Jules Ferry votées en 1881 – 1882 .

    Le CEP Certificat d'Etudes Primaires ou Certif

    L’obtention du C.E.P. marquait la fin des études primaires et permettait souvent l’entrée dans la vie active et “attestait l’acquisition des connaissances de base”. Il était réussi par “environ 50% d’une classe d’âge”. Communément appelé certificat d’études voire “certif”, il fut instauré en 1866 et supprimé en 1989.

    “En 1897, l’examen comportait trois épreuves écrites (dictée, calcul, rédaction portant sur la morale, l’histoire-géographie ou les sciences), une épreuve de couture pour les filles, une épreuve de dessin ou d’agriculture (voire d’épreuves maritimes) pour les garçons et des épreuves orales (lecture-récitation, histoire-géographie). Il faut obtenir la moyenne aux épreuves écrites et la moyenne à l’ensemble des épreuves. Le zéro est éliminatoire.”

    Le certificat d’études fut cependant critiqué puisque souvent réservé aux meilleurs élèves : les instituteurs ne présentaient souvent au certificat que des élèves ayant des fortes chances de l’obtenir, et parmi ceux qui se présentaient, beaucoup échouaient.

      

    La poursuite des études

    La norme était souvent l’arrêt des études à 13 ans, à la fin de l’école primaire. Sinon, les écoliers pouvaient poursuivre leurs études jusqu’à 14-16 ans dans les cours complémentaires et en école primaire supérieure ( “où par exemple l’on pouvait préparer le brevet élémentaire pour entrer à l’Ecole Normale” ), ou encore en école pratique.

    Et pour la suite, il faut différencier le sort des filles de celui des garçons.

     

    Pour les filles

    Après leur C.E.P. et des études complémentaires, les filles pouvaient plus facilement rentrer dans les bureaux des entreprises ou des compagnies de chemins de fer. Pour ce faire, elles pouvaient prendre des cours de sténographie.

    Les femmes étaient très rares dans la fonction publique. Elles pouvaient cependant occuper des postes de receveuse des postes, du télégraphe ou de caisse d’épargne. Elles pouvaient aussi être économes dans les établissements hospitaliers ou scolaires de filles, ou encore devenir surveillante ou répétitrice.

    Pour celles qui aspiraient à de plus longues études elles pouvaient, après leurs études au lycée de jeunes filles jusqu’à 18 ans, éventuellement passer le baccalauréat en candidates libres mais obtenaient le plus souvent un diplôme de fin d’études. Elles pouvaient ainsi intégrer l’université et enseigner par exemple dans les établissements pour filles. Ce n'est qu'à de 1924 que les filles ont eu le droit officiellement de préparer le baccalauréat. 

    Pour les garçons

    Les garçons poursuivaient leurs études plus communément que les filles. Cependant, dans une région rurale , les garçons devenaient souvent agriculteurs. Et il y avait toutes les filières d'apprentissage pour l'Artisanat. Et l'engagement dans l'Armée qui offrait des possibilités de carrière pour la suite.

     

    Vers 1900, l'enseignement primaire supérieur scolarise 40 000 garçons contre 60 000 dans l'enseignement secondaire. En revanche, 20 000 jeunes filles sont concernées par l'E.P.S. alors qu'elles ne sont que 8 000 dans le secondaire. Les filles deviennent donc les principales bénéficiaires du système qui est, pour la plupart d'entre elles, le seul moyen de dépasser le niveau de l'enseignement primaire obligatoire.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Enseignement_primaire_sup%C3%A9rieur

     

    Et c'est la guerre de 14-18 qui amorce un changement radical. Les hommes sont au front, les maîtres sont partis et il faut les remplacer. Les femmes qui n'enseignaient qu'aux filles enseignent aussi aux garçons dans toutes les écoles.

     

    Ainsi l'Ecole Normale de garçons qui a ouvert en 1833 à Montauban (36 rue du lycée) suite aux lois GUIZOT jusqu'en 1876.

    L'Ecole Normale des filles est confiée aux dames de Nevers à partir de 1867 ce qui suscite de vives critiques puisque ça ne prend pas en compte les institutrices protestantes qui disposent d'autres écoles dans le département. Cette formation a perduré jusqu'en 1883.

     

    En  1883, une nouvelle Ecole Normale de garçons voit le jour (actuels locaux des Archives Départementales), et l'école normale de filles s'établit boulevard Montauriol (actuel IUFM)

     

    Puis la fusion des départements se fait, les garçons sont à l'Ecole Normale (Bd Montauriol) à Montauban et les filles à Agen. Après la seconde guerre mondiale, les filles seront à Cahors.

    Ce n'est qu'en 1968 que les Ecoles Normales deviendront mixtes.

     

     

    EN Montauban

    EN Agen

    EN Cahors

      

    Elles ont toutes un petit air de famille.

     

    En 1914, les instituteurs enseignent dans les écoles de garçons et les institutrices dans les écoles de filles ou les écoles maternelles. Il n'y a de la mixité que dans les classes uniques de petits villages, où l'instituteur est aussi secrétaire de mairie. 

     

     

     

    c'est en cherchant un exemplaire de ce diplôme comme illustration que je suis tombée sur cet exemplaire en vente à 15€ sur ebay (sans commentaires, mais je comprends pourquoi ma grand-mère a brûlé des grands portraits photos de famille, disant qu'elle ne voulait pas qu'on les retrouve chez des brocanteurs), Mais cette personne, je l'ai trouvée par hasard en faisant d'autres recherches. Je vous en parlerai dans un prochain article. 

    J'ai mis le nez dans les Archives de l'Inspection Académique du Tarn et Garonne, d'autres articles suivront...

    Martine

    quelques liens 

    http://www.le-temps-des-instituteurs.fr/hist-3eme-republique-1870.html

     

     
     
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  • Commentaires

    1
    Annick
    Mercredi 1er Août 2018 à 08:45

    Très intéressant Mon arrière grand-mère maternelle née en 1873 près de Cordes avait eu le certificat d'études , pour une fille d'agriculteurs ce devait être plutôt rare

     

    Annick

    2
    Mercredi 1er Août 2018 à 09:14

    C'était aussi le cas de ma grand-mère née en 1907, couturière par la suite, et c'était sa grande fierté.

    Je crois que ça n'est véritablement qu'à la génération suivante qu'il est devenu plus commun que les filles fassent des études. Je dirais vers les années 30-45

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