• Marcel LENOIR (3)

    2-Natures mortes et Marcel LENOIR :

    1919 Coupe de fruits

       1919 Raisins     

    1924 La vache qui rit

    3-Reconnaissance et Éloge : 

    Maurice OUSTRIÈRES (1924-2013) journaliste, résistant et écrivain animait la page Montauban du quotidien régional Le Patriote. Les 14 et 19 mai 1953 ce quotidien publie deux articles en lien avec Marcel LENOIR.

    Le premier de Maurice OUSTRIÈRES : « Marcel LENOIR au Musée Ingres »,

    Le second de Lucien Pierre CADENE (1887-1958) peintre : « Marcel LENOIR

    intime ».

    Ce second article a été écrit 22 années après le décès de Marcel LENOIR et 5 années avant de disparaitre à son tour.

    Marcel Lenoir au Musée Ingres :

    Une centaine de personnes ont assisté le dimanche 17 mai (1953), à 11 heures, à l’ouverture de l’exposition de peinture Marcel Lenoir, au Musée Ingres.

    Rappelons que les « Amis du Musée Ingres » en accord avec M. Ternois, conservateur de notre musée, organisent tous les ans des expositions des maitres montalbanais, qui trop longtemps hélas, ont été tenus éloignés de leurs compatriotes, qui n’ont pu suivre qu’imparfaitement leurs efforts et connaître leurs toiles qui ont retenu l’attention des connaisseurs du monde entier. C’est ainsi que Marcel Lenoir trouve aujourd’hui sa place au musée Ingres après les expositions de Bourdelle, Desnoyer et de notre ami L.-P. Cadène.

    Les capitales du monde entier possèdent des peintures de Marcel Lenoir et Montauban, la ville natale du grand maître, gardait cachée dans un coin du grenier du musée, une seule toile « La première Crucifixion » acquise par la municipalité Capéran.

    Or, aujourd’hui, la collection du professeur Soula, magnifique collection des œuvres de Marcel Lenoir, qui appartenait à Mme Géo Lenoir, femme de l’illustre artiste, figure à notre musée auprès des toiles et dessins du maître montalbanais du musée de Toulouse.

    A l’ouverture de l’exposition de dimanche dernier nous remarquons les artistes de la Semaine d’Art en Quercy et les amis personnels de Marcel Lenoir. Nous avons cité parmi les peintres : Lucien Andrieu, créateur avec Lenoir de « l’Ecole montalbanaise de Peinture, Crostelly, Ibanez, Chalanda, Lalande, Lalagüe et parmi ses amis, Melle Bouis, MM. Feral et Charles Beaute. Notre ami, le maître L.-P. Cadène souffrant, n’avait pu se rendre à l’ouverture de cette rétrospective.

    Maurice Oustrières

    Marcel Lenoir intime :

    Il adorait son pays natal et ici nous attendions l’époque de sa venue, il descendait chez moi au début et nous nous mettions au travail ; c’était un entraîneur remarquable, il savait renouveler l’enthousiasme. Il fallait croire et on croyait.

    Il attirait les gens, il aimait à travailler très entouré. Ce n’est que plus tard qu’il alla à Bruniquel, puis à Montricoux. Pourtant il chérissait toujours sa ville.

    Je l’ai connu quand il avait 30 ans ; j’en avais 14 en même temps que notre ami le grand artiste Lucien Andrieu. Il s’amusait à me taquiner, il m’instruisait en me blaguant ! Je ne sais quel était son bagage intellectuel mais je ne l’ai jamais vu « flancher » dans des conversations avec des gens d’une intelligence remarquable, et notre ami le professeur Soula peut en parler savamment.

    Que dire encore ? Une des dernières lettres reçus de lui contient un croquis représentant une tombe et un pied furieux qui la piétine, avec cette légende : « Garce ! Tu ne me « foutras » donc jamais la paix ! »

    Il se savait très malade et il était trop intelligent pour garder la moindre illusion : pourtant il travaillait toujours.

    Je pense que notre ami Andrieu voudra bien dire quelle fut la portée de cette œuvre immense et très diverse. Aussi, je n’insiste pas sur son œuvre, mais quels pas n’avait-il pas faits depuis les enluminures du début jusqu’à seulement cette immense fresque de l’Institut Catholique de Toulouse, qui est un chef d’œuvre de composition et de technique.

    Cette fresque de 17 mètres de long sur 7 mètres de haut, où évoluent plus de cent personnages, dont certains sont plus grands que nature, est tout de même encore une chose unique pour notre époque…

    J’ai travaillé avec lui à ce moment-là ; il ne se retirait que fourbu, de sur son échafaudage, et cet homme si malade était capable de « crever » l’homme jeune que j’étais encore.

    Je le revois dans les rues montantes de Bruniquel ou dans le paysage plus calme de Montricoux ; sa grande figure de prophète plane encore sur ces lieux qu’il aimait, mais ses yeux devaient alors se tourner bien souvent vers sa ville natale : Montauban qu’il aima toujours.

    Je l’ai dit : son activité était inlassable. Très épris de son art, il écrivait aussi beaucoup. Peut-être ses écrits, quoique curieux, ne sont pas la plus belle partie de son œuvre.

    Un homme comme Lenoir ne pouvait rien dire de banal ; il effleurait tous les sujets et je dois le dire, s’il avait une façon bien particulière d’expliquer par exemple les Théories d’Einstein, alors dans leur nouveauté, ce n’est pas sans un sourire malicieux qu’il nous lisait parfois quelque pièce de vers assez déconcertante, mais non pas moins curieuse que les découvertes antérieures du dadaïsme et même du surréalisme.

    En tout cas, lui et son ami Andrieu avaient su créer un groupement de jeunes artistes qu’on a appelé fort justement « l’école de Montauban », et dont les ramifications se sont étendues beaucoup plus loin qu’on ne le pense.

    Puisse cet hommage d’un de ses disciples apporter chez certains jeunes d’aujourd’hui un peu de pudeur et de dignité. Certes, l’art évolue et il est naturel que des formes des compréhensions nouvelles viennent revivifier des formules trop connues, mais avec quel doigté et quelle discrétion ! L’exemple du grand artiste trop tôt disparu, dont je parle, peut apporter en tout cas une aide morale aux pionniers d’un art nouveau.

     

    Lucien Pierre Cadène

    Clovis

     

    photos du square Marcel Lenoir à Montauban

    Yahoo!

  • Commentaires

    1
    Vendredi 31 Août 2018 à 23:24

    Supers recherches

    Lucien Andrieu, tu y penses?

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