L’Académie française désire recueillir les noms et les œuvres des soldats écrivains tués à l’ennemi, en vue d’attribuer aux auteurs, selon leurs mérites, les prix dont elle disposera cette année.

Je vous prie de vouloir bien faire les recherches nécessaires et m’envoyer aussi tôt que possible les noms des instituteurs de votre département, morts pour la France, qui auraient composé des monographies historiques, des études sociales, des œuvres d’imagination en prose ou en vers, etc. Vous voudrez bien également m’indiquer le titre exact des ouvrages, le nom de l’éditeur, et les renseignements (adresse actuelle, situation) que vous possédez sur la famille de chaque auteur.

Néant

Pour le Ministre et par autorisation

Le Directeur de l’Enseignement primaire

M.le Ministre m’écrit à la date du 21 septembre courant :

« Les armées qui combattent pour le salut de la France comprennent dans leurs rangs 25.000 membres de l’enseignement public.

« Tous font leur devoir. Mais il conviendra de retenir pieusement les noms de ceux qui accompliront des actions d’éclat ou qui verseront leur sang pour la Patrie.

« Vous voudrez bien, avec le concours des Inspecteurs d’Académie, dresser, d’après les documents officiels, la liste des membres de l’enseignement public, appartenant à votre ressort, qui auront mérité pendant la campagne, une promotion de grade, une distinction militaire, une citation à l’ordre de l’armée, et, d’autre part, la liste de ceux qui seront tombés, morts ou blessés, sur le champ de bataille.

« Vous me communiquerez une copie de ces listes, véritable livre d’or de l’Université. »

Je vous prie d’établir cette liste, le moment venu, en ce qui concerne le personnel de votre département et de me le faire parvenir

Pour le Recteur

L’Inspecteur d’Académie délégué

M. Le Ministre m’écrit à la date du 29 septembre :

« J’ai su, par des renseignements provenant de diverses personnes étrangères à l’Université, que des fonctionnaires de l’enseignement avaient été tués au feu ou grièvement blessés.

« Certains de nos chefs d’établissement, avertis cependant de ces glorieux malheurs, ont négligé de renseigner l’Administration supérieure.

« Comme suite à ma circulaire du 21 septembre dernier, je vous prie de vouloir bien donner des instructions pour que les autorités universitaires locales me préviennent immédiatement  et directement dès qu’elles apprennent qu’un fonctionnaire sous leurs ordres a été tué ou blessé.

« Vous voudrez bien, en ce qui vous concerne, m’adresser une note faisant connaître à la date du 1^er octobre tous les renseignements que vous possédez sur les fonctionnaires de votre académie, tués ou blessés depuis le commencement des hostilités, avec l’indication du lieu où les blessés sont soignés.

« Ces renseignements devront, par la suite, m’être envoyés très régulièrement chaque quinzaine »

Je vous prie de vouloir bien donner copie de cette circulaire aux chefs d’établissement en les invitant à s’y conformer, et à m’adresser d’urgence, par votre intermédiare en même temps qu’à M le Ministre, tous les renseignements qu’ils possèdent en ce qui concerne ceux de leurs collaborateurs qui auraient été tués ou blessés

Pour le Recteur

L’Inspecteur d’Académie délégué

Pour compléter les indications de votre rapport du 29 octobre concernant M.M  C., M. et L., instituteurs tués à l’ennemi, je vous prie de me faire connaître :

1°- si la date du 21 septembre donné à son père pour le décès de M.C. émane de l’autorité militaire ;

2°- pour chacun de ces trois maîtres, s’il était marié ou veuf avec enfants ;

3°- dans le cas ou il y a veuve ou enfants, si vous avez pris les mesures nécessaires pour le paiement du demi-traitement jusqu’à la fin de la guerre.

4°- dans le cas où le décédé était célibataire, si la famille est nécessiteuse ;

5°- dans le cas où une veuve est domiciliée à l’Ecole et désire y rester provisoirement, si vous avez fait toutes les démarches utiles près la municipalité

Pour le Ministre et par autorisation :

Le Directeur de l’Enseignement Primaire

Signé : Lapie

Vous savez que, sur l’initiative d’éloquents et d’éloquentes propagandistes, un grand nombre d’enfants américains ont conçu la pensée de venir en aide fraternellement à nos orphelins de guerre. Dès maintenant ils ont fait parvenir leurs dons à des milliers de jeunes Français. Chacun de ceux-ci a remercié directement le camarade qui lui tend si amicalement la main à travers l’Océan. Mais il importe que tous les écoliers français connaissent le geste généreux des écoliers américains. Il importe que tous nos enfants expriment aux enfants d’Amérique la reconnaissance de la France.

Je vous prie donc de donner des instructions pour que, dans toutes les écoles primaires, on propose prochainement aux élèves, comme sujet de rédaction, le commentaire de l’acte accompli par les jeunes américains. Vous choisirez la forme (récit, lettre, etc.) qui vous paraîtra la meilleure et vous pourrez soit rédiger vous-même le texte du devoir, soit laisser ce soin à vos collaborateurs.

Vous voudrez bien vous faire envoyer les meilleures copies et m’adresser celle qui, par la sincérité des sentiments et par la valeur de l’expression, aura le plus particulièrement retenu votre attention

Signé : Paul Painlevé

Pour copie conforme

Le Directeur de l’Enseignement Primaire

Le Service photographique de l’armée a l’intention d’organiser, à partir de la rentrée prochaine, des conférences où seront montrées à nos élèves et à leurs familles, par des projections fixes ou cinématographiques, des scènes de la guerre actuelle.

Ces conférences auraient lieu non seulement dans les villes principales mais dans les bourgades de moyenne importance et, à l’occasion, dans les villages.

Dans certaines villes, deux séances pourraient être données : l’une gratuite, l’après-midi, pour les enfants des écoles ; l’autre payante, dans la soirée, pour les familles (les bénéfices de cette seconde représentation  seraient versés à la Caisse de l’œuvre Départementale des pupilles de l’école publique).

Afin de préparer le campagne entreprise par le Service photographique de l’armée, je vous prie de me donner avant le 1^er septembre, les renseignements suivants :

1. Quels établissements scolaires de votre département sont pourvue d’une installation électrique suffisante pour actionner un appareil à projection ou un cinématographe ? (Indiquer même les écoles de localités peu importantes).
2. Quels sont les établissements scolaires de votre département qui possèdent une lampe à projections ou un cinématographe
3. Quels sont les membres du personnel enseignant qui dans ces qualités seraient disposés à faire ou à lire une conférence sur les scènes représentées ? (Le Service photographique enverra des conférences toutes préparées)
4. Dans quelles localités pourrait-on s’entendre avec un propriétaire d’établissement cinématographique pour organiser les conférences dans cet établissement
5. Dans quelles localités pourrait-on organiser des conférences destinées au grand public (pour les pupilles de l’école)

Vous voudrez bien ajouter toutes les indications qui vous paraîtraient utiles sur les communes où les conférences projetées offriraient le plus d’opportunité, sur les sujets qui conviendraient le mieux au public de votre département.

Pour le Ministre :

Le directeur de l’Enseignement Primaire

Monsieur le Ministre

Permettez-nous d’attirer votre bienveillante attention sur l’effort accompli par notre « Secours d’Urgence », avec l’espoir que vous voudrez bien y intéresser la jeunesse française, si vibrante toujours et si émus à l’évocation des souffrances de nos malheureux compatriotes des régions libérées.

Dans l’orage effroyable qui s’est abattu sur le monde, rien d’eux-mêmes n’est resté debout ni respecté . Leur foyer, cette petite France dans la grande, a été profané, détruit. Opprimés, humiliés sans cesse, jeunes et vieux ont opposé à l’envahisseur et au désastre quotidien, la résolution farouche et profonde d’une obstination invincible. Aujourd’hui errants et sans abris, parias de la grande guerre, ils n’ont plus rien.

Au seuil de leur maison en ruines, notre œuvre les accueille et les attend. Nous voulons donner aux mères et aux pauvres aïeules un abri et les premiers biens, les premiers secours ; nous voulons donner aux petits un peu de bien-être, de la joie et le superflu même.

Nous voulons leur préparer un Noël joyeux, un Noël comme ceux des jours d’autrefois. Il faut que les enfants de la France épargnée nous aident et fassent leur œuvre et leur chose du Noël  de la Délivrance. Nous remettons entre leurs mains cette tâche heureuse.

A votre grande bienveillance, Monsieur le Ministre, nous confions une cause qui nous tient à cœur et vous prions d’agréer avec nos remerciements, les assurances de notrehaute considération.

Signé : Maréchal Joffre

Ie. R. Viviani

Fernand Laudet

Note complémentaire

L’œuvre du « Secours d’Urgence » appelle à son aide tous les enfants de France pour préparer une belle fête à tous les enfants de nos villes et villages martyrs qui, cette année enfin, après tant de souffrance, célébreront Noël dans la Liberté.

Aux élèves des Etablissements scolaires qui ont pu souscrire à l’Emprunt, le Secours d’Urgences demande que par un nouveau geste patriotique, ils consacrent leurs titres de rentes au soulagement de leurs petits compatriotes des pays dévastés.

Que chaque Elève prépare un ou deux objets, (poupées, pochettes ménagères, petits sacs, etc… pour les filles, essuie-plumes, enveloppe décorée, jouets divers, pour les garçons).

Qu’inspirés par leurs admirables maîtres, ils imaginent tout ce qui pourra faire plaisir ou être utile à ces enfants privés de toutes joies, qu’ils accompagnent leur souvenir d’une petite lettre qui sera bienveillante au camarade inconnu.

Prière d’adresser les colis et souscriptions, le 12 Décembre au plus tard, au Siège de l’œuvre du « SECOURS D’URGENCE », 72 avenue des Champs-Elysée, Paris

Où aura lieu, les Dimanche 15 et Jeudi 19 Décembre,

L’EXPOSITION DE TOUS LES TRAVAUX

 ET DU LIVRE D’OR MENTIONNANT LES SOUSCRIPTIONS